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Désignation de trois administrateurs judiciaires : un prélude à la liquidation des entreprises concernées ?

Désignation de trois administrateurs judiciaires : un prélude à la liquidation des entreprises concernées ?

L’annonce de la désignation de trois administrateurs judiciaires à la tête des entreprises appartenant à Ali Haddad, Mahieddine Tahkout et les frères Kouninef soulève des questionnements surtout que le communiqué du Procureur général de la Cour de justice d’Alger ne précise pas la nature des mandats desdits administrateurs.

Pour l’avocat d’affaires Me Nasreddine Lezzar, le communiqué de la justice « est très général » et ne donne pas une idée précise sur le mandat de ces administrateurs qui sont désignés, souvent, par le juge commercial lorsque les entreprises sont en difficultés.

« Leur mission consiste à redresser l’entreprise et de la remettre à niveau, ou bien de la liquider. La liquidation est prononcée lorsque l’entreprise est en cessation de paiement et que la continuité de l’activité n’est pas assurée », précise-t-il.

Selon l’avocat, un administrateur est désigné pour redresser une entreprise en cherchant à connaitre les points faibles et détecter les erreurs commises. Éventuellement, il essayerait de rétablir l’équilibre entre le passif (ce que doit l’entreprise) et l’actif (ce qu’elle possède) afin qu’elle puisse avoir une viabilité économique.

« Dans le cas de ces entreprises pour lesquelles on a désigné des administrateurs, elles se portent bien, voire un peu trop bien même. Je ne vois pas alors pourquoi on leur désigne un administrateur. Le motif invoqué est que leurs patrons sont en détention. À ce moment-là, il aurait fallu laisser les membres du Conseil d’administration désigner un administrateur », détaille Me Lezzar.

Selon lui, un administrateur qui ne connait pas l’entreprise a beaucoup plus de risque d’échouer dans sa mission de redressement « et à ce moment-là on ira vers la liquidation ».

L’avocat d’affaires estime que des ordonnances du juge d’instruction vont éventuellement expliquer tout cela. D’où son appel à ce que la justice explique ce que vont faire ces administrateurs et les limites de leur mission. Elle est attendue aussi pour se prononcer sur la question des comptes bloqués de ces groupes.

« Le communiqué ne dit rien sur les comptes bloqués de ces entreprises. Il n’est pas précisé si le blocage va être levé ou non. Si on désigne un administrateur alors que les comptes sont bloqués, la situation va demeurer la même. Autrement dit, la désignation d’un administrateur pour ces entreprises ne servira à rien. Mon sentiment est que nous sommes dans un prélude à la liquidation », souligne Me Lezzar qui cite le cas du groupe Khalifa pour lequel un administrateur avait été désigné avant qu’il ne prononce la liquidation.

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