Le nombre de détenus d’opinion a considérablement augmenté ces derniers mois en Algérie, alertent la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
175 détenus d’opinion se trouvent actuellement dans les prisons algériennes, selon un décompte du CNLD et de la LADDH, signe de l’escalade de la politique de répression à l’encontre des manifestants et militants du Hirak.
Au début du mois de janvier, ils étaient 90 détenus d’opinion dans les prisons.
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Le CNLD fait ainsi état de la détention en prison de 174 détenus d’opinion répartis dans 31 wilayas, dont 70 à Alger. 23 autres détenus d’opinion sont recensés en prison dans la wilaya de Sétif, 9 à Skikda, 8 à Bordj Bou Arreridj et 8 autres à Bejaïa.
6 détenus d’opinion sont également emprisonnés dans la wilaya de Chlef, tandis que 5 autres sont emprisonnés à Boumerdes. 4 détenus d’opinion ont aussi été recensés dans chacune des wilayas d’Oran, Annaba, Relizane et Mostaganem, selon la même source.
Signe de l’escalade de la répression des autorités à l’encontre du Hirak pacifique, 103 des 174 détenus d’opinion recensés se trouvent en prison depuis le mois de mai en cours, représentant 60 % du total des détenus d’opinion actuellement en prison, selon la même source.
37 de ces 103 détenus se trouvent dans les prisons de la wilaya d’Alger, tandis que 9 sont à Skikda, 8 à Béjaïa et 7 à Bordj Bou Arreridj.
Le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, Saïd Salhi, fait également état d’un bilan similaire concernant les détenus d’opinion dans les prisons algériennes, recensant « 175 détenus d’opinion en trois mois depuis la grâce de Tebboune en février passé ».
« L’escalade de la répression se poursuit »
Said Salhi fait également état de 2.000 arrestations durant les deux dernières semaines, notamment au cours des deux derniers vendredis du Hirak, où les forces de l’ordre ont été massivement déployées à Alger pour empêcher les manifestations.
« 2000 arrestations en deux semaine, 175 détenus d’opinion en 3 mois depuis la grâce de Tebboune en février passé, des centaines de hirakistes en liberté provisoire, un journaliste en prison et d’autres sous contrôle judiciaire, des partis politiques menacés de dissolution, des associations aussi », recense-t-il.
Dans ce contexte, le vice-président de la LADDH déplore « la fermeture du débat et l’espace publics, des champs démocratique, politique, associatif et médiatique totalement verrouillés et ce à la veille des élections législatives imposée par la force ». « L’escalade de la répression se poursuit », résume en conclusion M. Salhi.
Le 18 février, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé avoir signé un décret portant grâce présidentielle au profit de détenus du Hirak. Une soixantaine de détenus ont été libérés dans le cadre de cette grâce.