Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a décidé le 14 juillet d’une nouvelle mesure d’élargissement de détenus du hirak. Elle devait toucher 101 personnes qui s’ajoutent aux 18 autres libérés après « la clémence » annoncée à l’occasion du 5 juillet.
Trois jours après l’annonce de la libération de 101 détenus, il est difficile d’établir le bilan précis de l’opération, tant les libérations se font individuellement et parfois sans médiatisation. Aussi, aucun bilan officiel n’a été communiqué par les autorités et aucun critère n’a été précisé concernant ceux qui bénéficieront de la mesure présidentielle.
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Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état, jeudi 15 juillet de 37 détenus ayant quitté la prison le jour même et 46 autres la veille, ce qui donne un total d’au moins 83 détenus libérés.
La liste des détenus d’opinion qu’établit régulièrement le CNLD fait état dans sa dernière mise à jour, vendredi 16 juillet, de 204 personnes qui croupissent toujours dans les prisons algériennes. La wilaya d’Alger arrive en tête avec 51 personnes toujours détenues, suivie de Boumerdès (22), Sétif (17), Tizi-Ouzou (12), Oran et Béjaïa (8 chacune).
Trente-six wilayas du pays comptaient encore des détenus d’opinion au vendredi 16 juillet. Les plus anciens détenus sont Abdellah Benaoum, incarcéré à Relizane depuis le 09 décembre 2019, Djamel Azaim (Tizi Ouzou, depuis fin 2019), Bilal Menadi (Mostaganem, depuis le 1er décembre 2019), Smail Guerba (Médéa, depuis le 16 janvier 2020) et l’ex-policier Toufik Hassani (Chlef, depuis le 06 mars 2020).
Nouvelles interpellations
Parallèlement aux remises en liberté, d’autres personnes ont été interpellées ou incarcérées depuis le 5 juillet. Le CNLD fait état de l’arrestation des activistes du Hirak, Guettache Aness Elwoudjoud et Saïd Niya, à Bab El Oued (Alger) vendredi 16 juillet. Ils devraient être présentés devant la justice ce dimanche.
Toujours vendredi, de nombreux manifestants ont été arrêtés après la marche de Tizi-Ouzou. Ils ont été relâchés en fin de journée, sauf un, Baghdad Belhadj Elbachir, venu de Mascara pour prendre part à la manifestation. Le CNLD affirmait en fin d’après-midi de ce samedi ne disposer d’aucune information quant au lieu où il se trouvait.
Pendant la journée du jeudi 15 juin, soit quelques heures après l’annonce de la décision du président de la République et alors que les détenus quittaient les prisons par dizaines, au moins quatre mandats de dépôt ont été prononcés à l’encontre d’activistes du Hirak.
Il s’agit de Sofiane Mohdeb placé en détention provisoire par le juge d’instruction du tribunal d’Azazga et Kamel Larbaoui, Bilal Triki et Brahim Bousmina qui ont vu un juge du tribunal d’El Hadjar (Annaba) prononcer la même sentence à leur encontre.