Une semaine est passée depuis la grâce décrétée par le président de la République à l’occasion de la fête de l’indépendance, et la libération massive attendue des détenus du Hirak n’a toujours pas lieu.
La lecture du communiqué de la présidence de la République du 4 juillet a laissé déduire que les détenus d’opinion étaient concernés par la mesure présidentielle.
Il était indiqué que le chef de l’État préconise des « mesures d’apaisement » en faveur des « jeunes poursuivis pénalement et qui se trouvent en détention provisoire pour avoir commis des faits d’attroupement et des actes inhérents ».
Selon Amnesty International, il y aurait 266 détenus d’opinion actuellement en Algérie. Leurs familles étaient nombreuses à attendre devant les prisons, notamment à la veille de l’Aid El Adha, dans l’espoir de les voir remis en liberté. Mais pendant toute la semaine qui vient de s’écouler, seule une dizaine d’entre eux ont retrouvé la liberté. Du moins, c’est tout ce que les organisations et activistes qui suivent la situation des détenus ont répertorié.
Il s’agit de Abdelkader Belarbi de Tlemcen, Fateh Kaced de Tizi Ouzou, Massinissa Rezig et Yahia Semache de Bouira, Lyes Sellidj et Hamoud Tchekrabi d’Alger, Omar Boudjemaa de M’sila, Khaldi Belaid Abderrezak de Guelma, Aziz Bekakria de Tebessa et Mohamed Kacem de Saïda.
Relaxes et condamnations à Blida
A Blida, le verdict est tombé ce jeudi 14 juillet dans le procès des 12 prévenus, dont plusieurs étudiants, jugés la semaine passée devant le tribunal de Larbaa.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Abdennour Ait Saïd, Zahra Saai, Imane Abdelli, Sadek Louil, Mustapha Guira, Yasser Rouibah, Mohamed Tadjadit (détenu dans une autre affaire) et Mohamed Bouagar ont bénéficié de la relaxe.
Abdeldjabbar Bennouna a quant à lui écopé d’une année de prison ferme et 200 000 dinars d’amende, tandis que trois autres étudiants, Dekdouk Abdeldjalil, Smail Aggoune et Adel Hama, ont été condamnés à 6 mois de prison ferme assortis de 100 000 dinars d’amende. Le procureur avait requis 5 ans de prison ferme à l’encontre de tous les prévenus.
L’activiste Zaki Hannache, qui suit la situation des détenus d’opinion, et qui est lui-même un ancien détenu, a fait état par ailleurs de l’entrée en grève de la faim de plusieurs activistes incarcérés : 9 à la prison de Berrouaghia (Médéa) depuis le 6 juillet, et un à la prison de Bouira depuis le 11 juillet.
Dans ce même pénitencier, 10 autres détenus, dont Mohamed Tadjadit et ses compagnons Soheib et Tarek Debaghi, Malik Riahi et Noureddine Khimoud, envisagent d’entamer une action similaire à partir de dimanche prochain, 17 juillet.
On signale par ailleurs l’arrestation ce jeudi à l’aéroport d’Alger d’un citoyen de 71 ans, originaire de Béjaïa, qui s’apprêtait à embarquer pour le Canada pour rendre visite à son fils, avocat.
En milieu d’après-midi, il était toujours retenu au niveau de la police des frontières. « Ni grâce présidentielle ni apaisement, la répression se poursuit », a dénoncé en annonçant la nouvelle sur les réseaux sociaux, le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi.