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Deux ans après la tuerie de la mosquée, toujours pas de cimetière musulman à Québec

Deux ans après la tuerie de la mosquée, toujours pas de cimetière musulman à Québec

Deux ans après la tuerie de la mosquée de Québec qui avait coûté la vie à six personnes, la communauté musulmane de la région n’a toujours pas son propre cimetière.

Un terrain avait bien été trouvé dans la ville de Saint-Apollinaire, à une quarantaine de kilomètres de Québec, mais le projet avait été rejeté en juillet 2017 par la population suite à un référendum.

En août 2017, la ville de Québec vend finalement au Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) un terrain, en contrebas d’un cimetière catholique existant, dans une zone industrielle à quelques kilomètres de la mosquée. Mais cette fois c’est un problème administratif qui retarde le projet.

« Dans ce secteur-là, la nappe phréatique est un peu trop haute », commente Frédéric Fournier, porte-parole du ministère de l’environnement québécois. Le CCIQ « se doit de nous proposer une solution pour rabaisser la nappe pour éviter que les cercueils ne soient en contact avec l’eau souterraine et éviter une contamination ».

Les démarches devraient prendre encore « quelques mois », selon Boufeldja Benabdallah, président et co-fondateur du (CCIQ), qui ne se décourage pas.

Le cimetière va pouvoir accueillir quelques centaines de sépultures. « C’est un cimetière qui sera bon pour 50 ans », ajoute-t-il.

« Dans les dernières années, il y avait deux (options pour les défunts), soit on fait rapatrier le corps, c’est la majorité peut-être, ou bien les autres sont enterrés au cimetière musulman de Montréal », à près de 250 km de Québec, explique à l’AFP Mohamed Labidi, ancien président du CCIQ. Il souligne l’importance pour les membres de sa communauté d’être enterrés dans un cimetière entièrement musulman.

« C’est un besoin réel pour nous d’avoir un cimetière, c’est un facteur de stabilité pour la communauté musulmane », insiste-t-il.

Sur les six victimes de l’attaque de janvier 2017, « cinq personnes ont été rapatriées dans leur pays d’origine et un est enterré au cimetière musulman de Montréal », dit Boufeldja Benabdallah.

Les six étaient des Canadiens binationaux: deux Algériens, deux Guinéens, un Marocain et un Tunisien.

Deux cimetières musulmans existent au Québec, tous deux situés dans la région de Montréal, dans une province où la population musulmane est estimée à 243.000 personnes.

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