À Alger, deux jours de l’Aïd al-Adha, des restes de moutons sacrifiés durant la fête sont toujours visibles dans certains quartiers et communes excentrés.
Après les odeurs de foin, de viandes fraîches ou grillées, place désormais aux odeurs nauséabondes laissées par les peaux déposées à même le sol et les sachets de déchets ménagers qui jonchent les trottoirs. Pourtant, un plan d’action spécial a été mis en place par les entreprises de nettoyage Netcom et Extranet. Selon les informations officielles, plus de 10.000 agents et 750 camions ont été mis à disposition pour la collecte des déchets ménagers et des restes de bêtes.
Incivilités et nettoyage à deux vitesses
Mais les reliquats font l’objet d’une collecte différente selon les quartiers de la capitale. Sur les grands boulevards et avenues, les services de Netcom ont effectué plusieurs passages durant les deux premiers jours de la fête, profitant d’une circulation réduite en pleine journée.
À l’inverse, dans certains quartiers plantés sur les hauteurs, on trouve toujours des déchets et la chaleur aidant, des odeurs nauséabondes commencent à se répandre. À Bologhine, Bab el Oued, ou encore Bouzareah, des viscères, des cornes et des peaux de mouton sont déposeés çà et là, sans emballage, par les riverains. Les bennes à proximité sont déjà pleines et ne peuvent contenir le surplus de déchets que les habitants déposent par terre.
Dans la cité de Climat de France, un jeune en colère, explique qu’aucun service de nettoyage n’est passé ses derniers jours et dénonce une nouvelle forme de « hogra» dans un quartier gangrené par la délinquance et délaissé par les autorités.
Plus loin, un riverain nous invite à visiter un ensemble de bâtiments. Faute d’espace, les enfants jouent toujours dehors au milieu des ordures. Dans une autre zone de la cité, les services de nettoyage de la wilaya d’Alger sont bien là. Munis d’un tractopelle et d’un camion benne, ils déblayent les tas d’ordures qui se sont amoncelés durant les derniers jours.
À Bouzareah, certaines rues ont été nettoyées mais d’autres non. On trouve toujours des déchets sur la Route neuve, qui monte d’El Biar à la placette de la Mairie, ou dans les zones qui ne sont pas facilement accessibles. Des agents de nettoyage continuent de déblayer une partie de la commune mais laissent tout de même des ordures derrières eux faute de moyens, leur camion ne pouvant pas transporter plus de déchets. À Bouzareah, le ramassage des déchets ne se faisait pas d’une façon régulière bien avant l’Aïd.
Un programme d’une semaine
Du côté de Netcom, on explique que le programme de nettoyage s’achèvera ce jeudi. « Les gens continuent toujours à jeter les déchets d’abattage au cours de la semaine », explique Nassima Yakoubi, chargée de communication de l’entreprise publique, « pour Aïd al-Adha, il y a trois phases : celle d’avant l’Aïd, celle durant les deux jours de la fête puis celle post-Aïd ».
La responsable indique aussi qu’une campagne de sensibilisation a été mise en place et que des bacs spéciaux ont été installés. Chez Netcom, « 400 camions, tous types confondus, et 4.500 agents ont été déployés ». Elle évoque par ailleurs, « l’anarchie totale » qui a régné dans certaines cités lors des processus d’abattage. « Cela ne rentre pas dans les circuits de collecte et par rapport à cela nous avons mis en place un numéro en cas de réclamations ». Les riverains mécontents pourront contacter directement la société de nettoyage au 021.65.35.32.