Les violences dans les stades de football refont surface d’une façon inquiétante ces derniers jours en Algérie. En moins d’une semaine, deux grands stades de football ont été saccagés par les supporters de deux clubs de Ligue 1.
Le premier stade à avoir subi la colère des supporters est celui de Mustapha Tchaker à Blida lors du match des seizièmes de finale de la Coupe d’Algérie entre le MCA et le CRZ, samedi 9 mars.
Les supporters du Mouloudia et du CRZ ont saccagé les tribunes du stade de Blida qui était pendant des années le fief de l’équipe nationale de football.
Ce stade vient de rouvrir ses portes pour accueillir des matchs de football après avoir subi une rénovation complète. Mais les supporters des deux clubs ont arraché et jeté sur le terrain, les sièges du stade.
En réaction, la Ligue de football professionnel (LFP) a infligé au CRZ une amende de 100.000 dinars pour « provocation des dégradations de matériel à l’intérieur du stade (tribune) ». La LFP a sanctionné également le MCA d’une amende de 200.000 dinars pour la même raison.
Ces deux amendes ont été décidées par la LFP « sans préjudice des indemnités financières qui seront demandées par le gestionnaire du stade » qui devrait se manifester pour faire payer aux deux clubs, les dégâts occasionnés par leurs supporters.
Violences dans le football : la LFP doit prendre des mesures radicales
Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on voit les tribunes du stade Mustapha Tchaker pleine à craquer, et des supporters qui arrachent les sièges pour les jeter sur le terrain.
Moins d’une semaine après ce match tendu, des incidents similaires ont émaillé la rencontre entre le CRB et l’USM Alger, vendredi au stade du 5 juillet.
Lors de ce derby algérois qui a tourné à la faveur des Rouge et Noir de Soustara, les supporters du club de Belouizdad ont arraché une partie des sièges du stade du 5 juillet pour les jeter sur le terrain.
Mécontents après la défaite de leur équipe qui a été battue sur le score de 1-0, les supporters du CRB ont exprimé leur colère en s’en prenant aux sièges de ce stade qui a lui aussi subi une rénovation.
Ces incidents relancent le débat sur les violences récurrentes dans le football algérien. Les supporters ont pris l’habitude de réagir violemment pour exprimer leur colère la défaite de leurs équipes ou pour dénoncer les fautes d’arbitrages devenues courantes dans le football algérien.
Ces clubs notamment ceux de Ligue 1 sont entièrement pris en charge par des entreprises publiques, autrement dit avec l’argent public : le groupe Madar pour le CRB, Sonatrach pour le MCA et Sogeport pour l’USMA. Leurs supporters s’en prennent à des stades construits et rénovés grâce à l’argent public.
Il est temps pour la LFP et les autorités de ficher les supporters violents pour leur interdire l’accès aux stades afin de prévenir d’autres violences qui nuisent un football qui traverse une grave crise.