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Dialogue : consensus sur les mesures d’apaisement

Dialogue : consensus sur les mesures d’apaisement

La question des mesures d’apaisement et des garanties pour une élection présidentielle transparente continue à figer la situation politique.

Si l’opposition en fait une condition indiscutable avant l’enclenchement de tout processus électoral, et même de dialogue, ce n’est pas le cas du pouvoir.

« Ils tentent notamment d’imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité ». La sentence est du chef d’état-major de l’ANP qui s’en prenait en début de semaine à ceux qui ne partagent pas la volonté des autorités politiques d’aller vers l’élection présidentielle dans « les meilleurs délais ».

Le même responsable avait par le passé qualifié les mesures réclamées de « conditions préalables allant jusqu’aux diktats ».

Du côté de la classe politique, on ne montre non plus aucun signe de fléchissement. Hier, Ali Benflis a posé quatre conditions pour aller vers la présidentielle, et il a commencé par la nécessité d’apaiser le climat, avec des mesures d’apaisement et de confiance.

Le dernier chef de parti à rencontrer le panel de dialogue, le président du PLJ Mohamed Saïd en l’occurrence, a signifié à Karim Younès que « tant que ces mesures préalables ne seront pas satisfaites, lesquelles du reste constituent un test pour la volonté politique du pouvoir, tout débat relatif à l’organisation d’élections présidentielles sérieuses serait de portée limitée » et que, « bien plus, persister dans cette voie reflète une sous-estimation de la volonté de changement populaire clairement exprimée depuis le 22 février ».

Avant lui, c’était Nourredine Bahbouh, président de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), qui a réclamé des mesures d’apaisement.

Mohamed Saïd et Nourredine Bahbouh n’ont fait que réitérer ce que réclament l’opposition politique et la société civile d’une même voix depuis le premier appel au dialogue lancé fin avril par le chef de l’État Abdelkader Bensalah.

Or, depuis, le pays a au contraire reculé sur la question des droits et des libertés. Accès à la capitale bloqués les jours de marche, manifestants et personnalités arrêtés et emprisonnés, activistes harcelés, télés privées et publiques mises au pas, sites électroniques bloqués, pour l’opposition, les atteintes sont flagrantes pour les mettre dans la case des « questions secondaires ».

Le facteur de blocage se précise

Abdelaziz Rahabi, qui avait démissionné il y a vingt ans du poste de ministre de la Communication suite à un désaccord avec l’ancien président sur la question de la liberté de la presse et d’expression, estime que, sur ce point, « nous avons reculé même par rapport à la période de Bouteflika ».

M. Rahabi, engagé dans les efforts pour trouver une issue à la crise, résume la situation et touche du doigt l’incohérence qui favorise le statu quo. « Le pouvoir ne peut pas appeler au dialogue et à la réforme du système et parallèlement exercer un chantage avec la publicité institutionnelle, fermer des sites électroniques ou fermer l’accès à la télévision publique qui est financée sur des fonds publics, et demander au même temps une adhésion à sa démarche », déclare-t-il dans un entretien à TSA, publié mardi 27 août.

L’analyse n’est pas d’un « opposant radical » au régime mais d’un homme politique qui est l’un des premiers à avoir accepté d’aller vers le dialogue et l’élection.

La plateforme issue du forum de Aïn Benian qu’il a dirigé le 6 juillet et qui avait regroupé une partie de l’opposition et de la société civile, insiste justement sur la nécessité d’apaiser la situation et de fournir les meilleures garanties pour un scrutin honnête.

Même le panel de médiation, qui exécute pourtant la feuille de route du pouvoir, est mis dans la gêne par le recul du pouvoir sur son engagement les mesures d’apaisement.

« Si les mesures d’apaisement ne sont pas concrétisées, chaque partie assumera ses responsabilités, nous avons assumé la nôtre en défendant la nécessité de créer un environnement apaisé, avant d’aller au scrutin présidentiel », a répondu Karim Younès à une question de TSA sur ce qu’il compte faire si l’obstination actuelle venait à durer.

Une obstination qui se précise chaque jour davantage comme le principal facteur de blocage, notamment maintenant que même les partis de l’Alternative démocratique, jusque-là résolument partisans d’une période de transition, ont montré leur disponibilité à « rapprocher les points de vue » en participant à la dernière rencontre qui a regroupé toute l’opposition en début de semaine au Palais des expositions d’Alger.

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