Des dizaines de citoyens de Boumerdès se sont rassemblés, dimanche 1er septembre, devant la Maison de la Culture Rachid Mimouni dans le centre-ville pour protester contre la venue d’une délégation du Panel de médiation et de dialogue pour installer une antenne locale.
« Makach hiwar m3a Içabat (pas de dialogue avec les gangs ! », « la hiwar la hiwar chaâb houa el karar (pas de dialogue, le peuple (est la source) de toute décision », ou encore « Karim Younès (coordinateur du Panel) ne nous représente pas », ont scandé à tue-tête les manifestants venus des quatre coins de la wilaya. Sur place, les manifestants ont vidé leurs sacs.
« C’est notre pays et nous ne le sacrifierons pas. Mes frères, il n’y a pas de dialogue avec les gangs. C’est nous qui désignons ceux qui dirigeront le dialogue. C’est le peuple qui choisit ceux qui le représentent, ce n’est pas la içaba (gang) », s’écrie un jeune manifestant.
Un autre prend la parole pour dire que le véritable dialogue est dans la rue. « Celui ou celle qui se considère comme une personnalité nationale, elle doit mériter ce statut. Quant à ceux qui sont venus dialoguer ils n’ont pas le statut de personnalité au niveau communal, et on les a affublés du titre de personnalité nationale », considère-t-il.
Un troisième manifestant a estimé que le système actuel a mené le pays à l’impasse. « Imaginez-vous, depuis que les choses se sont quelque peu calmées, l’immigration clandestine reprend de plus belle. Durant le mois d’août, plus de 200 jeunes ont émigré clandestinement. Parmi eux, il y avait des garçons de 14 ans. Fasse Dieu qu’ils arrivent à bon port sains et saufs », signale-t-il tout en plaidant pour le départ de tout le système.
Un quatrième manifestant avertit Karim Younès que la région de Boumerdès n’est pas aussi facile et que son passé révolutionnaire est jalonné de hauts faits d’armes durant la Guerre de libération. « S’il vous plait, M. Karim Younès, ne venez pas parce que vous ne pouvez pas nous représenter », lâche-t-il tout en défiant les membres du Panel pour venir assister aux marches du vendredi, une manière de leur dire qu’ils sont indésirables auprès de la population.
Les mêmes scènes de refus ont eu lieu samedi à Chlef où des citoyens se sont opposés à l’installation des membres de l’antenne locale du Panel de dialogue et de médiation. À Oran, des manifestants ont arraché vendredi la banderole accrochée sur la façade de l’immeuble où se trouve le bureau local du Panel.