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Dialogue national : le risque d’un retour à la case départ

Dialogue national : le risque d’un retour à la case départ

La présidence de la République a annoncé le 19 juillet que la composante du panel de personnalités qui mèneront le dialogue national sera rendue publique incessamment. Plus d’une semaine après, la liste se fait toujours attendre.

Hier, mercredi, la présidence est sortie du silence par la voix de son secrétaire général. Non pas pour dévoiler les noms des personnalités choisies, mais pour recadrer ceux qui étaient tentés de penser que le dialogue auquel le pouvoir appelle depuis plusieurs mois pourrait déborder du seul volet de la préparation « technique » de l’élection présidentielle.

« Il est (…) évident que le dialogue portera sur les conditions d’organisation de cette élection, sur les mécanismes ou les organes à mettre en place pour garantir la transparence et la régularité du scrutin ainsi que sur l’échéancier électoral », a expliqué Noureddine Ayadi dans un entretien inattendu et inhabituel accordé à l’agence de presse officielle et quelques titres de la presse écrite privée.

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Le pouvoir reste donc intransigeant sur son plan global de sortie de crise articulé autour de l’organisation d’une élection dans « des délais raisonnables ».

Au nom de la nécessité de mettre fin à la crise qui n’a que trop duré, une partie de la classe politique et de la société civile avait fini par se résigner à abandonner l’idée d’une période de transition, acceptant d’aller au dialogue, puis aux urnes.

La formule proposée le 3 juillet par le chef de l’Etat par intérim était en effet perçue par une partie de l’opposition comme une opportunité qui ne se refuse pas. Concrètement, le pouvoir s’était engagé à accepter toute décision en rapport avec le processus électoral qui émanera du dialogue national auquel ni l’armée ni aucune autre institution de l’Etat ne participeront.

Si de nombreux acteurs politiques avaient logiquement applaudi la proposition et beaucoup y ont vu une lueur d’espoir, tous ont néanmoins exigé un minimum syndical pour permettre au dialogue et au scrutin de se dérouler dans de bonnes conditions : des mesures d’apaisement, donc la cessation des atteintes aux libertés.

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C’est dans la suite réservée à cette condition, qui n’a pourtant rien de contraignant, que l’attitude du pouvoir devient difficile à cerner. Dans sa dernière sortie publique, le secrétaire général de la présidence a laissé entendre que les mesures réclamées seraient prises une fois proposées par les participants au dialogue, c’est-à-dire pas avant le début de celui-ci.

Une sorte de dialogue de sourds est de nouveau en train de s’installer entre le pouvoir et l’opposition et le risque d’un retour à la case départ, après l’espoir suscité par l’initiative du Forum civil pour le changement, n’est pas exclu.

Beaucoup de personnalités proposées par le Forum pour faire partie du panel qui mènera la médiation et le dialogue se sont exprimées publiquement, qui pour décliner carrément l’offre comme Djamila Bouhired, qui pour réitérer le préalable d’apaiser d’abord la situation, comme l’ont fait Ahmed Taleb Ibrahimi et l’ancien président de l’APN Karim Younès.

Une méfiance quasi-unanime, du moins parmi les personnages importants de la scène politique, qui risque de fausser les calculs du pouvoir et de ne lui laisser que deux options qu’il ne souhaite pas : l’annulation du dialogue ou sa tenue avec les seconds couteaux de la classe politique. Dans les deux cas, le pays ne fera pas un pas de plus vers la fin de la crise.

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