Politique

Dialogue pour la formation du gouvernement : premier échec pour Bedoui

Six syndicats autonomes ont décliné des invitations à des rencontres avec le Premier ministre Noureddine Bedoui qui leur ont été adressées ce dimanche. Les rencontres bilatérales entre chaque syndicat et le Premier ministre devaient avoir pour ordre du jour « la situation actuelle du pays », explique à TSA Boualem Amoura, Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).

Ces invitations s’inscrivent dans le cadre du dialogue entamé par le duo Bedoui-Lamamra, en vue de former un gouvernement de « compétences nationales avec ou sans affiliation politique et reflétant de manière significative les caractéristiques démographiques de la société algérienne », tel que rapporté ce dimanche par l’agence officielle.

Les discussions devaient s’étendre aux représentants de la société civile et aux formations et personnalités politiques en vue d’aboutir à la formation d’un « gouvernement de large ouverture », a rapporté l’APS, ce dimanche, citant « une source bien informée ».

Ces invitations déclinées par les six syndicats autonomes de l’intersyndicale autonome et le Syndicat nationale des praticiens de la santé publique (SNPSP) représentent un premier échec pour Noureddine Bedoui, fraîchement nommé au poste de Premier ministre.

Un échec qui annonce les grandes difficultés qu’il aura à former ce gouvernement « de large ouverture ».

« Nous ne discuterons pas avec ce système », assure Boualem Amoura dont le syndicat, membre de l’intersyndicale de l’Éducation, a décliné  l’invitation de Bedoui .

« Mardi passé, nous avons marché par milliers partout dans le pays pour demander le départ de ce système et aujourd’hui, il nous invite à discuter », s’étonne le syndicaliste, en affirmant que l’intersyndicale « ne peut pas se mettre en dehors des revendications du peuple qui a clairement exigé le départ du système ». « Tout le peuple réclame le départ de ce système et nous sommes une force de ce peuple », rappelle M. Amoura.

Une position partagée par le SNPSP qui a lui aussi décliné l’invitation de Bedoui pour une rencontre demain lundi. « Nous avons été contactés à travers le ministère de la Santé pour proposer une rencontre avec le Premier ministre et notre réponse était claire. Nous ne voulons pas être en contradiction avec les positions du syndicat, nous sommes contre le prolongement du quatrième mandat, nous sommes pour une rupture totale et définitive avec cette façon de gérer le pays, pour une période de transition avec un gouvernement composé de personnes indépendantes et qui n’ont jamais eu de responsabilités. Ces conditions ne sont pas satisfaites », développe le Dr Lyes Merabet, Secrétaire général du syndicat.

« Ce qui est proposé à travers la personne de M. Bedoui est en contradiction avec la volonté de changement clairement exprimée par le peuple algérien dont nous faisons partie », affirme le Dr Merabet.

Pour lui, le dialogue avec Bedoui est « biaisé dès le départ » car il fait partie des « personnes qui ont été impliquées dans la répression des syndicats autonomes, des médecins résidents il y a une année, lorsque nous avions vu du sang, des femmes tabassées, des confrères et consœurs plâtrés ».

Les syndicats autonomes de l’Éducation et ceux de la Santé sont dans une « démarche de concertation dans le cadre de la Confédération des syndicats algériens», poursuit le Dr Merabet.

Cette concertation entre syndicats qui semblent, dans leur majorité, opposés à un dialogue avec Noureddine Bedoui complique la tâche du premier ministre dans sa tentative d’instaurer « le dialogue » avec la société civile et l’opposition d’une façon générale.

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