Abdelaziz Rahabi accuse le gouvernement Bedoui de faire de la résistance au changement et exige son départ avant d’entamer le dialogue avec le pouvoir.
« C’est une question de principe. Il faut dégager ce gouvernement pour entamer le dialogue. Comment dialoguer alors et l’État profond, qui se concentre dans les wilayas, veille sur les intérêts des rentiers qui refusent le changement ? », s’est interrogé M. Rahabi, dans un entretien à El Khabar, publié ce mardi 9 juillet.
Après avoir évoqué des résistances au changement au sein du régime, l’ex-ministre désigne donc le gouvernement Bedoui comme étant l’obstacle principal à l’amorce du dialogue pour trouver une solution à la crise politique.
Abdelaziz Rahabi, qui dit s’exprimer à titre personnel et non comme le coordinateur des Forces du changement, estime que l’Algérie est « entrée dans la spirale du vide constitutionnel et politique », en réponse à la question sur l’expiration du mandat de Bensalah, ce mardi.
L’ancien diplomate est revenu sur la conférence des Forces du changement, qui a eu lieu samedi 6 juillet, à Alger, et notamment sur l’absence d’un communiqué final. « La plateforme qui a été adoptée est un document consensuel de la conférence qui a réuni 11 partis et 30 syndicats. Dans un groupe aussi important, il est normal que des divergences apparaissent, qui conduiront forcément à un consensus », explique-t-il, pour justifier l’absence d’un consensus autour du départ de Bensalah.
Interrogé sur le rôle de l’armée, qui représente le pouvoir réel en Algérie, Rahabi, a répondu que ce n’était pas le moment de parler de ce sujet. « Ce n’est pas le moment de parler du rôle de l’armée qui sera défini dans la prochaine constitution », a-t-il dit, en réaffirmant sa position en faveur de l’organisation des élections présidentielles, avant la révision de la Constitution. « Le prochain président sera surveillé par le Hirak », prévient Rahabi, qui ne partage pas l’avis de ceux qui disent que les présidentielles dans le cadre de l’actuelle constitution produiront un autre Bouteflika.