Alliance Assurances a publié ce dimanche 10 octobre des résultats en baisse au premier semestre 2021, avec une baisse de 4 % de ses revenus et de son résultat, dans un contexte de crise économique sévère.
Au 30 juin dernier, la compagnie d’assurance privée a réalisé un chiffre d’affaires de 2,39 milliards de dinars contre 2,48 milliards durant la même période de 2020, soit une baisse de 4 %.
Son résultat a également baissé avec dans les mêmes proportions, en passant de 128,22 millions de dinars durant le 1er semestre 2020 à 122,85 millions de dinars durant les six premiers mois de 2021, soit une régression de 4,2 %.
Alliance Assurances souligne que la régression de ses revenus intervient dans un « climat difficile caractérisé par une concurrence et des pratiques déloyales, une double crise économico-sanitaire sans précédent, aggravée par l’absence du marché de l’automobile neuf ».
La seule compagnie d’assurance algérienne cotée à la Bourse d’Alger, ajoute qu’en « dépit de cette conjoncture défavorable sur fond de crise sévère dont pâtissent les entreprises économiques », elle demeure « vigilante quant à la sauvegarde des emplois et la qualité des services offerts à sa clientèle tout en poursuivant ses efforts avec une vision judicieuse et une stratégie efficace pour pallier à la crise du secteur ».
Dans la foulée, Alliance Assurances réitère sa « plaidoirie pour une réforme profonde et urgente des textes régissant le secteur » notamment la « mise en place d’une régulation indépendante et qui fait consensus actuellement, une nouvelle rédaction de l’article 17 pour interdire la vente à crédit ».
Elle plaide pour un retour aux « normes universelles et internationales, la prohibition de la discrimination, le quasi-monopole et la concurrence déloyale, le dumping et les pratiques irrationnelles ».
La compagnie fondé par Hassen Khelifati estime que des « mesures urgentes et salutaires peuvent être prises immédiatement pour mettre un terme aux différentes pratiques anormales en attendant la réforme profonde, objective et irréversible des textes ».
Pour Alliance Assurances, cette réforme doit avoir pour « seul objectif d’inscrire le marché dans des normes universellement admises et lui faire jouer un rôle primordial dans la nouvelle dynamique économique issue de l’adoption du programme d’action du gouvernement ».
La mise en garde de Hassen Khelifati
Pour Alliance Assurances, les chiffres et réalisations publiés du secteur des assurances « ne reflètent nullement » les potentialités du marché algérien des assurances, « ni ne sont en adéquation avec le PIB de notre pays ».
« Le défi de tous les acteurs et parties prenantes est d’engager des réformes rapides et structurelles afin de rattraper le retard et remettre notre marché sur le chemin de la croissance, le développement, l’objectivité économique et managériale afin qu’il puisse jouer son rôle moteur dans le marché financier et dans l’économie », soutient encore Alliance Assurances qui salue « l’inscription de la révision de la loi des assurances dans le programme du gouvernement adopté récemment » par le Parlement, en rappelant que le texte est à « l’étude depuis plusieurs années ».
« Dans le cadre du dialogue national économique, il serait préférable et nécessaire de soumettre le projet de loi aux acteurs économiques et parties concernées, à travers leurs représentants, pour une dernière lecture, échange d’idées, enrichissement et dialogue avant de soumettre le document final aux parties officielles pour l’adoption finale », recommande le PDG d’Alliance Assurances Hassen Khelifati cité dans le communiqué.
Tout en apportant son soutien aux « instructions » et « l’insistance présidentielles auprès des parties concernées pour l’adoption de lois qui seront valables pour au moins les dix prochaines années », Hassen Khelifati insiste sur l’importance du dialogue avec les opérateurs économiques.
Pour lui, l’adoption de nouvelles lois doit se faire à travers le « dialogue, l’écoute, la concertation mutuelle et le débat transparent pour des objectifs clairs et purement économiques avec une perspective et une stratégie bien définies, loin des objectifs inefficaces et à court terme issus de textes juridiques qui ne servent pas les objectifs escomptés et qui nécessitent une révision juste après leur adoption ».
Hassen Khelifati poursuit en mettant en garde contre les effets de l’absence du dialogue qui « engendrerait un gaspillage d’efforts et de temps et le ratage d’opportunités pour notre économie de rejoindre celles mondiales qu’elles soient émergentes ou bien avancées ».