Tribune. Depuis la publication par TSA, en date du 10 avril 2019, d’une tribune intitulée « Diplomatie d’État ou Diplomatie du régime ? » L’actuel ambassadeur d’Algérie à Paris, Abdelkader Mesdoua, s’échine à écouler, via différents canaux, une prose bêtifiante dont l’argumentation, à la fois fourbe et puérile, constitue une véritable insulte à l’intelligence de l’opinion publique algérienne.
C’est en réaction à cette opération ultime de mauvaise com pour sauver le soldat Mesdoua, que nous, un groupe de cadres au MAE, sollicitions l’hospitalité de vos colonnes pour apporter cette contribution et éclairer l’opinion publique algérienne.
En effet, l’extrême indigence des éléments de langage de l’intéressé qui, faut-il le souligner au passage, ne conteste aucun des faits graves, avérés et concordants la tribune mentionnée ci-dessus, démontre à l’envie que cet Ambassadeur de pacotille ne doit son poste qu’au fait du prince (Saïd Bouteflika, en l’occurrence).
Au lieu de répondre sur le fond, le plaidoyer pro domo de l’ambassadeur est un tissu de stupidités. On en dénombre au moins quatre :
1. « Les autorités françaises veulent pousser le nouveau pouvoir en Algérie à rappeler l’ambassadeur actuel pour lui substituer un autre qui ne gêne pas les intérêts boulimiques de la France » affirme sans sourciller l’ambassadeur ou son porte-plume. Gros mensonge. Car l’actuel Ambassadeur a été désigné à ce poste par le clan Bouteflika (grâce à la bienveillance tutélaire de la tribu des Zerhouni et Rahal) clan qui, faut-il le rappeler, a mis la souveraineté de l’Algérie (autorisation de survol de l’espace algérien accordé aux avions de chasse français impliqués dans l’opération Serval au Mali) ainsi que ses ressources minérales et financières (gaz, usines CKD offertes sur un plateau avec des avantages léonins, contrats fabuleux qui ont ressuscité des entreprises françaises placées sous perfusion..etc) à la gracieuse disposition de la France afin que Fhakhamatouhou Bouteflika puisse piétiner la constitution et la souveraineté du peuple algérien et briguer impunément moult mandats présidentiels avec la bénédiction de l’ancienne puissance coloniale.
Quels intérêts français, un tel ambassadeur nommé sur recommandation ferme du proconsul Saïd Bouteflika, peut-il déranger ? Une telle niaiserie est indigne du rang d’un Ambassadeur d’Algérie, qui sait pourtant très bien que le Président Bouteflika est allé loin dans les compromissions avec la France, en sacrifiant par exemple notre collègue, l’Ambassadeur Mohamed Ziane Hasseni, (arrêté arbitrairement le 14 aout 2008 à Marseille et humilié par la police française) sur l’autel du 3ème mandat présidentiel. Sur les « hautes » instructions de Bouteflika, « cet incident regrettable » devait être « circonscrit et géré comme une banale affaire consulaire ». Sans plus.
Quels intérêts français, M. Mesdoua peut-il gêner, lui qui passe les trois quarts de son temps à enquiquiner et à vouloir régenter ses collègues, consuls en France, et le quart restant, à twitter sur des mondanités insipides et accessoires ?
2. L’Ambassadeur ose se mettre au même niveau que Ramtane Lamamra en prétendant ingénument que la France aurait ordonné des représailles contre l’ancien MAE qui n’a pas inscrit Paris « sur ses tablettes » lors de son périple à l’étranger. Encore un gros mensonge. L’ancien MAE avait entamé ses contacts directs avec le président Macron au lendemain même de sa nomination en qualité de ministre d’État et conseiller diplomatique et cela, les responsables du ministère, tout comme M. Mesdoua du reste, le savent très bien.
3. Autre élément risible : Si Abdelkader Mesdoua devait être remplacé à très court terme, cela signifierait qu’Alger aura cédé aux pressions d’Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères, Yves Le Drian. Cette affirmation est à la fois loufoque, maladroite et pitoyable.
Elle renseigne tout de même sur la véritable motivation de son auteur : sauver la peau d’un résidu du clan Bouteflika et, accessoirement, prendre les membres de notre communauté nationale installée en France pour des canards sauvages en les gavant de ses propres turpitudes claniques.
4. Un tel aveu, lourd de sens, et cette imposture qui tente de faire accroire que les français veulent sa tête pose un sérieux problème pour le maintien en poste d’un ambassadeur qui reconnaît clairement qu’il n’est pas en capacité d’exercer et donc de défendre les intérêts de notre communauté installée en France.
Par ailleurs, en déclarant avec un enthousiasme fougueux, lors de son passage sur CNews qu’il était convaincu de la réélection du candidat Bouteflika qui avait gardé son esprit et son alacrité de vingt ans. Comment maintenir en poste un Ambassadeur qui a abîmé sérieusement la notion de neutralité et d’impartialité de l’Administration et qui est appelé à veiller sur le « bon » déroulement des prochaines élections présidentielles, qu’elles se tiennent le 4 juillet ou un peu plus tard ?
Pour la crédibilité de cette consultation, il devrait être mis fin à ses fonctions. Nos compatriotes établis en France seraient d’ailleurs sur le point de se mobiliser pour arriver à cette fin.
Enfin pour illustrer les privilèges exorbitants arrachés par le couple Mesdoua, signalons que son épouse qui a longuement servi les intérêts d’un pays hostile (Fondation Mouza au Qatar) a pu accéder, sans transition, au poste de Directrice Générale de l’Institut Diplomatique et des relations internationales sans avoir été au préalable Ambassadeur ou même Consule (comme l’ensemble de ses prédécesseurs), alors que des seniors Ambassadeurs végètent depuis huit ou neuf ans au niveau de l’Administration centrale. Encore le fait du prince. Conjugué cette fois-ci au fait d’être bien née.
L’actuel ministre des affaires étrangères, Sabri Boukadoum, un diplomate brillant, profondément attaché à la patrie, et un homme d’une intégrité exemplaire, pourrait, si le temps lui ai laissé (ce que les personnels du ministère souhaitent ardemment), corriger de nombreuses injustices criantes qui se sont traduites par la marginalisation de cadres méritants sous le règne de Bouteflika, promouvoir les jeunes et les femmes et revoir un organigramme bancal qui a fait passer à la trappe de nombreux responsables de ce ministère.
H.M, B.K et O.G, cadres au ministère des affaires étrangères*