La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a mis en garde ce lundi le régime contre « un coup de force », au lendemain de la réaffirmation par Bensalah de la tenue de la présidentielle dans les délais.
« Et voilà encore, de jour en jour, les doutes se dissipent, le forcing se précise, plus clairement encore aujourd’hui avec le discours de Bensalah, chef provisoire de l’État. En fait, le système, avec son personnel décrié par la rue, décide d’aller dans deux mois, à l’élection présidentielle, pourtant rejetée », dénonce Said Salhi le vice-président de la LADDH dans un communiqué, publié ce lundi en début de soirée.
S’adressant à Gaid Salah, Said Salhi pose plusieurs questions. « Le général major Gaïd Salah, qui incarne aujourd’hui le pouvoir réel, qui détient les leviers de la décision politique, continuera-t-il à tourner le dos au peuple, ira-t-il jusqu’au bout, au risque de faire basculer le pays dans le chaos et l’instabilité certaine. L’armée se dressera-t-elle contre la volonté du peuple ? »
La LADDH met en garde contre « toute velléité d’avortement » de cette formidable mobilisation pacifique qui a suscité de l’espoir et a permis au peuple de renaître. « Tout coup de force ou tentation d’utilisation de la force contre le peuple pacifique ne fera qu’aggraver la situation et enfoncer le pays dans l’irréparable », prévient Said Salhi.
Il demande au « pouvoir réel incarné par l’armée à se mettre du côté du peuple, et à aider à la transition qui sera gérée par des institutions fortes issues d’un large consensus dans la société. »
Pour la LADDH, qui appelle à la poursuite de la mobilisation, la solution « ne sera que politique hors cadre de la Constitution ».