Le discours de haine et de division est revenu en force ces derniers temps sur les réseaux sociaux en Algérie, notamment après l’affaire de l’imam de M’chedallah dans la wilaya de Bouira.
Un phénomène qui porte des dangers pour l’unité et la cohésion nationales et qui n’a pas échappé au chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP).
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En visite ce mercredi 20 avril au siège du commandement de la Gendarmerie nationale, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha a parlé d’un phénomène qui a pris « des proportions inquiétantes » et d’une « question grave », qui « menace la paix sociale ».
Le général de corps d’armée a d’abord relevé que les réseaux sociaux et le paysage télévisuel s’inscrivent « aveuglement dans la logique du tapage et de l’alarmisme médiatiques sur des phénomènes sociaux négatifs ou des actes isolés », suscitant à ce sujet « des polémiques stériles et des surenchères, susceptibles d’irriter l’opinion publique, de provoquer les dissensions et les paradoxes dans les composantes de la société ».
Pour Saïd Chanegriha, il s’agit d’une « question grave, qui menace la paix sociale et l’ordre public » en Algérie. De plus, accuse-il, elle s’inscrit, « à n’en point douter », « dans le prolongement des conspirations, qui se trament contre notre pays », et qui « visent à semer la discorde, à faire obstacle au développement, à distraire le peuple, voire à le diviser et provoquer son implosion, pour rendre, ainsi, plus faciles son infiltration, sa domestication et sa maîtrise ».
« Une question grave »
Le chef d’état-major de l’ANP a étayé ses propos en évoquant, citant les experts du cyberespace, « l’existence d’applications et de logiciels d’intelligence artificielle, développés sur la base d’études très poussées, sur la psychologie et la mentalité des peuples ciblés. Leur objectif est de manipuler l’opinion publique, en diffusant tout ce qui peut créer la division et la zizanie entre ses composantes, d’une part, et en menant un blackout intentionnel sur tout ce qui est positif et tout ce qui fait le consensus et unit cette société ».
Le danger est donc sérieux et Saïd Chanegriha en appelle à tout le monde (commis de l’Etat, membres de la société civile, notables, leaders d’opinions, élites, imams et hommes de religion), auxquels il appartient « de se mobiliser et de sensibiliser la jeunesse sur ces phénomènes, qui doivent être traités avec le plus grand sérieux, et d’œuvrer dans un élan de solidarité et d’entraide, à les tuer dans l’œuf, en vue d’éviter la fitna à notre pays ».
Un appel à la vigilance est en outre lancé à l’adresse de tous les Algériens pour faire barrage aux plans des « conspirateurs » qui tentent de « transformer les principaux éléments d’unité et de cohésion entre les composantes de notre peuple en sources de troubles et de discorde ».
« Ne dit-on pas que les peuples qui perdent leur foi en leur rôle civilisationnel, perdent, nécessairement, leur volonté de défendre leur entité et renoncent, donc, à toute victoire ! », a conclu le chef d’état-major de l’armée.