Le RCD, par la voix de son président, a été le premier à réagir au discours prononcé mardi 30 juillet par le chef d’état-major de l’ANP, dans lequel il avait notamment rejeté les préalables posés par l’opposition pour participer au dialogue.
Pour Mohcine Belabbas, « le vice-ministre de la Défense n’a pas pu se retenir plus d’une semaine pour rappeler qu’il est le seul à la manœuvre ». « Il vient de révéler et clarifier la mission dont il a chargé ce qui est convenu d’appeler le panel. Ayant déjà fait perdre beaucoup de temps à l’Algérie, il assène, une fois encore, que son seul objectif à travers cette manœuvre est d’installer un président potiche », estime-t-il.
Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, a lui aussi réagi, réitérant son attachement au préalable de la mise en œuvre de mesures d’apaisement. « De toute évidence, les conditions d’un dialogue politique serein et authentique ne sont pas encore réunies. Fidèle à ses engagements publis, Jil Jadid déclinera toute discussion sans le préalable des mesures d’apaisement et d’ouverture politique. Les esprits ne sont apparemment pas prêts pour l’instant aux concessions mutuelles. L’impasse est réelle. Le moment appartient malheureusement aux certitudes des extrêmes », indique M. Djillali.
Pour Mohamed Said, du PLJ, « le discours prononcé hier par le chef d’état-major de l’ANP a surpris à plus d’un titre. Il met fin aux efforts déployés par l’opposition politique et la société civile sur la voie de la recherche d’une solution politique consensuelle à la crise. Il constitue une fin de non-recevoir aux engagements publics de Ben Salah et de Karim Younes qui voient de ce fait leur marge de manœuvre très réduite. A ces deux personnalités d’en tirer les conclusions évidentes qui s’ imposent ».
« Le Parti de la Liberté et de la Justice voit dans le raidissement du discours du commandement militaire un élément d’aggravation de la crise, et donc une volonté de maintien du statu quo. Bien plus, une volonté d’imposer une solution par l’organisation expéditive de l’élection présidentielle », poursuit-il dans un communiqué.
Enfin, le RND a applaudi la vision du chef d’état-major. « Le RND salue la clarté des idées exprimées par le chef d’état-major de l’ANP qui confirment la constance de ses positions déjà exprimées, soit son attachement au cadre constitutionnel, la préservation des institutions de l’Etat et le refus de la logique qui mènera le pays vers l’inconnu », écrit le parti de Azzedine Mihoubi dans un communiqué.
« Le soutien apporté par le haut commandement de l’ANP à l’instance composée de personnalités nationales annoncée par la présidence pour mener le dialogue, est une manière de réaffirmer que la solution à la crise actuelle passe par le dialogue entre les différents acteurs de la scène politique et sociale afin d’arriver à constituer une instance électorale », ajoute le parti qui invite implicitement le panel de dialogue à ne pas insister sur les mesures d’apaisement.
« La commission de dialogue est appelée à faire de la stabilité des institutions de l’État la substance de son action et à ne pas se focaliser sur les questions qui ne relèvent pas de la profondeur des réformes, en partant du principe que les revendications du peuple seront satisfaites d’une manière progressive et que la réalisation des objectifs suprêmes passe par l’élection d’un président de la République qui aura à concrétiser les aspirations du peuple », estime le RND.