Sport

Discriminations en France : la phrase qui « faisait mal » à Zidane

Zinedine Zidane a atteint le firmament du football mondial, autant en tant que joueur que comme entraîneur.

Vainqueur de tous les trophées possibles et distinctions pour un joueur de football (Coupe du monde, Euro, Ligue des champions, championnats nationaux, Ballon d’or), le Franco-Algérien a aussi réalisé un exploit inédit sur le banc du Real Madrid en gagnant trois fois de suite la Ligue des champions entre 2016 et 2018.

| LIRE AUSSI : DJ Snake, Zidane…Ces ambassadeurs dont l’Algérie profite peu

C’est à juste titre que le joueur franco-algérien est classé parmi les meilleurs footballeurs de l’histoire.

Mais avant d’en arriver là, il a dû faire face à des discriminations en France à cause de sa condition d’enfant d’immigrés algériens.

Zidane en parle dans un documentaire réalisé par Eric Cantona pour RMC Sport et consacré à l’apport de l’immigration au football français.

« Foot et immigration, 100 ans d’histoire commune », tel est le titre du documentaire dans lequel l’ancien joueur de Manchester United fait parler trois icônes du football français, les meilleurs sans doute dans l’histoire du pays : Michel Platini, Raymond Koppa et Zinédine Zidane qui ont des origines respectivement italienne, polonaise et algérienne.

Dans son témoignage, le champion du monde 1998 avec l’équipe de France révèle une phrase qui lui faisait mal à ses débuts, qui le rendait « comme un fou » et devant laquelle il tournait ses « talons » : « Toi t’es pas comme les autres ». 

« Même si je n’étais pas touché moi, directement, les autres qui sont à côté de moi sont comme moi, ils ne sont pas différents. De toute façon, c’est sûr que c’est compliqué. C’est plus compliqué pour celui qui a des origines (étrangères), il y a toujours un regard différent de la part des autres », raconte-t-il.

La phrase qui faisait mal à Zidane

Zinedine Zidane assure qu’il n’a jamais pris sa différence comme un « handicap ». Il se rappelle surtout que ses parents lui disaient qu’il devait travailler « deux ou trois fois plus que les autres » pour réussir. Et c’est ce qu’il a fait.

« Moi j’ai travaillé de toute façon, je le dois à la sueur de mon front. Il n’y a personne qui m’a aidé », dit-il. « Il y a mes entraîneurs qui m’ont fait confiance, mais je l’ai gagné, j’ai travaillé, j’étais sérieux », insiste-t-il.

| LIRE AUSSI : De la misère à la gloire : le fabuleux destin de la famille Zidane

Zidane est né à Marseille dans une famille venue d’Algérie. Son père, Smaïl Zidane, a raconté dans un livre intitulé « Sur le chemin de pierres, d’Aguemoun au stade de France », sa très difficile condition d’immigré à son arrivée en France au milieu des années 1950.

Il a travaillé dans un chantier à Saint-Denis, à proximité de l’actuel emplacement du stade de France où son fils soulèvera la coupe du monde près d’un demi-siècle plus tard.

Smaïl, aujourd’hui âgé de 85 ans, a révélé que pour son dîner par les nuits froides de l’hiver 1954, il se contentait de deux portions de fromage et d’une banane.

Les plus lus