Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Hachemi Djaâboub, a tenu ce jeudi 8 avril des propos inattendus sur la France. Inattendus, car pas plus tard que le début de semaine, le président de la République Abdelmadjid Tebboune se félicitait du « niveau des bonnes relations entre les deux pays ».
Au cours d’une séance de questions orales au Conseil de la nation (Sénat), le ministre du Travail a été interpellé par un sénateur sur le déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR).
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Il n’est pas sorti du sujet, mais en citant la France comme exemple des pays qui enregistrent un déficit dans leur caisse des retraites, il la désigne par l’expression « notre ennemi traditionnel et éternel ».
« Pour ce qui est du déficit de la CNR, je voudrais dire que toutes les caisses de retraites dans le monde souffrent. Je peux donner quelques chiffres qu’on peut vérifier sur internet, notre ennemi traditionnel et éternel, la France, a un déficit de 44.4 milliards d’euros dans sa caisse des retraites », a lâché le ministre.
Contexte d’« apaisement »
Ces propos interviennent dans un contexte d’« apaisement » dans les relations franco-algériennes. Dimanche, le président de la République s’est dit dans une interview télévisée « confiant » en l’intégrité du Président français, Emmanuel Macron sur le sujet de la mémoire.
Il a rappelé que ce dernier a qualifié ce qui s’est passé en Algérie durant la colonisation française de « crime contre l’Humanité » et qu’il « était pire que la Shoah ».
Le président Tebboune a indiqué à la même occasion que la récupération en juillet dernier des crânes de résistants algériens a été décidée par le président Macron bien qu’elle relevait en principe du Parlement, « ce qui reflète le niveau des bonnes relations entre les deux pays ». Et ce n’était pas la première fois que le chef de l’État fait les éloges de son homologue français concernant sa disposition à améliorer les relations entre l’Algérie et la France.
Début mars, le président Tebboune affirmait que l’Algérie entretenait avec la France de bonnes relations loin du complexe d’anciens colonisateurs.
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Le chef de l’État a ajouté que de puissants lobbies en France, notamment « un impliquant des voisins et qui s’emploie à parasiter les relations entre les deux pays et un autre représentant ceux qui ont perdu leur paradis (l’Algérie) et qui leur reste en travers de la gorge ».
Au moment même où Hachemi Djaaboub tenait ces propos, une importante délégation militaire française, conduite par le chef d’état-major des armées françaises le général d’armée François Lecointre était en visite en Algérie dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays.
Les déclarations de Djaaboub surviennent aussi alors que des médias annoncent le report de la visite du premier ministre français Jean Castex, qui était prévue dimanche prochain, et ce pour des raisons inconnues.