Politique

Djamel, la Kabylie, l’Algérie

Des intellectuels, des militants associatifs, des avocats et des journalistes ont signé une pétition en réaction au lynchage à mort du jeune Djamel Bensmail à Larbaâ  Naith Irathen. Un texte adressé à TSA que nous publions intégralement.

PETITION*. « Pourquoi plusieurs régions du pays, dont la Kabylie, brûlent-elles ? Pourquoi Djamel Bensmail a-t-il été horriblement assassiné ? Pourquoi les malades manquent-ils d’oxygène ? Pourquoi les robinets sont-ils secs ?…

Combien de questions encore pourrions-nous poser pour nous insurger contre la crise que connaît l’Algérie ? Ces questions sont justifiées, mais ne sont pas opportunes.

Aujourd’hui et maintenant, la seule priorité des Algériens est de continuer ce qu’ils ont commencé à construire. Citoyens anonymes, soldats, pompiers et gardes forestiers combattent le feu, mais plus encore, ils bâtissent un peuple solidaire. Ils créent du lien social et du sens.

Ce peuple s’organise en réseaux. Il s’engage en donnant de l’argent, des bijoux, de la nourriture, du temps et des prières. Les Algériens ont réinvesti leur territoire. Ils ont brisé le régionalisme, le tribalisme et le aarouchisme. Ils ont mis de côté leurs différences, leurs croyances, leurs appartenances idéologiques.

Les Algériens sont en train de se prouver à eux-mêmes et à tous les autres qu’ils sont capables de se prendre en charge. L’État rentier a vécu et avec elle la distribution des allocations pour louer la paix sociale. Un nouvel État social et solidaire est en train de naître.

Aujourd’hui, les Algériens combattent au péril de leurs vies les feux là où ils sont, et ils combattent l’injustice là où elle se trouve. Rien ne saurait justifier, excuser le crime abject perpétré à Larbaa Nath Iraten.

La vengeance n’est pas la justice. Aussi, nous Algériens, affirmons que cet acte ne doit en aucun cas servir de prétexte pour attiser les divisions, la haine et la vengeance. S’il est urgent de combattre le feu et ses auteurs, il est tout aussi urgent de barrer la route aux pyromanes de la sédition et de la division.

 Ce crime sera combattu de la même façon que les feux : la solidarité et l’unité de tous. »

*Signataires

  1. Nacer Djabi, chercheur.
  2. Hosni Kitouni, historien.
  3. Cherif Dris, politologue.
  4. Louisa Dris Aït Hamadouche, politologue.
  5. Abdelwahab Fersaoui, militant associatif.
  6. Said Salhi, militant des droits humains.
  7. Amina Haddad, productrice de cinéma.
  8. Abdelkrim Boudra, militant associatif.
  9. Mustpha Bouchachi, avocat.
  10. Kadi Ihsen, journaliste.
  11. Abdelghani Badi, avocat.
  12. Zoubir Arous, universitaire.
  13. Mohamed Henad, universitaire.
  14. Nabila Smail, avocate.
  15. Mourad Ouchichi, universitaire.
  16. Mustapha Amzal, étudiant.
  17. Merouane Louanas, journaliste.
  18. Said Djaffar, journaliste.
  19. Amel Boubeker, chercheuse.
  20. Zoubida Assoul, avocate.
  21. Islam Benattia, médecin, militant.
  22. Mouloud Boumeghar, universitaire.
  23. Karima Aï Meziane, universitaire.
  24. Ali Bensaad, chercheur.
  25. Salah Eddine Sidhoum, chirurgien.
  26. Nordine Benissad, avocat.
  27. Khaoula Taleb Ibrahimi, universitaire.
  28. Nourdine Ahmine, avocat.
  29. Akram Belkaid, journaliste.
  30. Abdelhak bensaadi, universitaire.
  31. Jihed Halmi, militant.
  32. Mohand Touazi, économiste.
  33. Laalia Bedjaoui, militante.
  34. Zahra Farhati, journaliste.
  35. Othmane Benzaghou, universitaire.
  36. Nassim Anis Ahmin, étudiant.
  37. Kahina Rejala, économiste, militante.
  38. Salmi Laifa Hamed, universitaire.
  39. Redouane mensouri, militant.
  40. Ahmed Mamoune, étudiant.
  41. Tayeb Kennouche, universitaire.
  42. Raouf Farah, chercheur.
  43. Abderrahim Messaouer universitaire, militant politique.
  44. Anderrazak Benjoudi, consultant.
  45. Youcef Benkada, avocat.
  46. Ali Boucherka, militant.
  47. Fateh Titouche, chef de projets IT.
  48. Hocine Gasmi, journaliste.
  49. Ilyas Lahouazi, militant politique.
  50. Feriel Mebarki, universitaire.
  51. Djamila Oughroussen, avocate.
  52. Abderahman Saleh, avocat.
  53. Ahmed Mamoune, étudiant.
  54. Wardia Lazoul, avocate.
  55. Mohamed Aliouane, étudiant.
  56. Mohcene Khaniche, universitaire.
  57. Farida Belferag, avocate.
  58. Nassima Bouzemi, universitaire.
  59. Amel Amour, avocate.
  60. Adel Ourabah, universitaire.
  61. Khellaf Benhadda, journaliste.
  62. Abderahman Zbiri.
  63. Mehdi Bsikri, rédacteur.
  64. Soheib Chennouf, architecte.
  65.  Abdelatif Bouzar, universitaire.
  66. Morad Aït Hamadouche, militant.
  67. Mohammed Hella, avocat.
  68. Karima Meouari, universitaire.
  69.  Mourad Zegane universitaire.
  70. Rabah Moula, militant, Canada.
  71. Mohamed Alouach, journaliste.
  72. Sofiane Meloufi, spécialiste en communication.
  73. Belghazali Fouzia, citoyenne.
  74. Ahmed Felag, universitaire.
  75.   Lilia Tarakli, citoyenne.
  76. Aldja Samia Seghir, militante politique.
  77. Krimo Bouaou, membre du mouvement Ibtykar.
  78. Mohamed Kedia, membre du mouvement Ibtykar.
  79. Massicilia Nedir, citoyenne.

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