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Djamel Ould Abbès règle ses comptes avec Tayeb Louh

Djamel Ould Abbès règle ses comptes avec Tayeb Louh

Les accusations portées par Tayeb Louh contre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, prennent une nouvelle tournure mais pas là où on s’y attendait. Ce mardi, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès s’est désolidarisé publiquement des attaques du ministre de la Justice et membre du Comité central du parti à l’encontre du Premier ministre.

« Les propos du ministre de la Justice n’engagent en rien le FLN », a tenu à préciser Djamel Ould Abbès dans une déclaration à nos confrères de Liberté. « Il a agi en tant que ministre et non comme militant du FLN », a-t-il précisé. Avant d’insister : « Le FLN n’est pas du tout concerné par cette histoire. Nous sommes concentrés sur les élections sénatoriales à travers la tenue des assemblées dans les wilayas pour désigner nos candidats ».

Contentieux

Une démarche surprenante de la part de Djamel Ouled Abbes quand on sait que personne n’a soupçonné le ministre de la Justice d’être en service commandé pour le FLN. Mieux : en matière d’attaques contre Ahmed Ouyahia, le chef du FLN a un lourd passif en la matière. Si le parti affirme aujourd’hui soutenir le Premier ministre et qu’il a « une confiance totale en Ahmed Ouyahia », cela n’a pas toujours été le cas.

Depuis son arrivée à la tête du FLN, Djamel Ould Abbès a passé plus de temps à attaquer Ahmed Ouyahia qu’à le ménager. Il l’a accusé de lorgner la place du président de la République, sans doute l’accusation la plus grave qui puisse être portée contre un Premier ministre en exercice. Il l’a critiqué publiquement pour avoir déclaré qu’il croyait à l’innocence de l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil. Il a organisé une tripartite parallèle avec le patronat et l’UGTA sur le partenariat public-privé, pour court-circuiter celle tenue par le Premier ministre Ahmed Ouyahia…

Pourquoi dans ces conditions Djamel Ould Abbès tient-il à manifester son désaccord avec le ministre de la Justice dans cette histoire et de rappeler que son parti « n’est pas habilité à évaluer un gouvernement en dehors du président de la république » ? En réalité, cette affaire offre la possibilité au chef du FLN de régler ses comptes avec celui qu’il considère comme un sérieux adversaire au sein parti.

Djamel Ould Abbès et Tayeb Louh ne s’aiment pas et cela est un secret de polichinelle au FLN. Depuis quelques temps, le ministre de la Justice installe ses hommes dans les structures du parti, en prévision de sa candidature éventuelle à la direction du FLN. « Tayeb Louh tisse sa toile au sein du parti. Il installe ses hommes et garde un œil sur le FLN », reconnait un membre de la direction du parti, proche du ministre de la Justice.

Pour illustrer cet antagonisme entre les deux hommes, il faut revenir à la confection des listes pour les élections législatives de 2017. A la veille de la publication des listes et alors que le chef du FLN entouré de son équipe se trouve à l’hôtel Moncada, le ministre de la Justice va, à la demande de la présidence, revoir celles-ci et opérer plusieurs changements dans les noms des candidats retenus.

« Cela a été vécu comme un affront de la part de Ould Abbès qui était en plus en pleine tempête médiatique avec les accusations portées contre ses enfants sur le business des listes électorales », explique un membre du CC, sous couvert d’anonymat.

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