La moudjahida Djamila Bouhired est une icône de la révolution algérienne. Son hospitalisation, il y a quelques jours à Alger, pour une légère fatigue, a suscité beaucoup de réactions, notamment sur les réseaux sociaux.
La nouvelle de son admission à l’hôpital, pour un problème de santé apparemment sans gravité -une fatigue et des vertiges-, a été largement partagée et beaucoup d’internautes ont tenu à lui exprimer leur sympathie et à lui souhaiter un prompt rétablissement.
Djamila Bouhired avait déjà été hospitalisée en 2021 après avoir contracté le virus de la Covid-19. À 88 ans, et plus de 60 ans après l’indépendance, Djamila Bouhired est toujours admirée en Algérie et à l’étranger pour son parcours durant la bataille d’Alger.
Le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebiga, lui a rendu visite à l’hôpital, mercredi dernier. Le ministère a publié sur les réseaux sociaux une photo du ministre au chevet de Mme Bouhired, sur son lit d’hôpital. Rebiga a assuré suivre personnellement l’évolution de son état de santé.
Djamila Bouhired hospitalisée : de nombreuses réactions
Si ce geste du ministre des Moudjahidine a été salué, la diffusion de la photo de la moudjahida sur son lit d’hôpital a été en revanche très critiquée. Selon le journaliste et militant politique Arezki Ait Larbi, cela a fortement déplu à Mme Bouhired qui, selon lui, aurait « piqué une colère indignée » et aurait décidé de refuser toute visite d’officiels, suite à ce que le journaliste qualifie d’ « indécente tentative de récupération d’un des symboles de la Révolution même dans la détresse de la maladie ».
L’hospitalisation de Djamila Bouhired a suscité des réactions même à l’étranger. Selon le journal Echorouk, le dirigeant du mouvement Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, l’a appelée au téléphone pour s’enquérir de son état de santé et lui souhaiter un prompt rétablissement.
Djamila Bouhired est très connue et estimée dans tous les pays du Moyen-Orient grâce à de nombreuses œuvres artistiques retraçant son parcours, dont le film « Djamila l’Algérienne », réalisé par le célèbre réalisateur égyptien, Youssef Chahine en 1958.
Le film était l’une des actions menées à travers le monde pour soutenir les résistantes algériennes arrêtées pendant la bataille d’Alger (1956-1957) et condamnées à mort par la justice coloniale.
Née à Alger en 1935, Djamila Bouhired a fait partie d’un réseau de porteuses de bombes pendant la Bataille d’Alger. Arrêtée en avril 1957, elle sera torturée puis condamnée à mort en juillet de la même année. Une intense campagne internationale, menée notamment par l’avocat Jacques Vergès, lui évitera en 1959 l’exécution de la sentence. Elle a retrouvé la liberté à l’indépendance de l’Algérie en 1962.
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