Le Chef de l’Etat Abdelkader Bensalah a adressé, ce dimanche 15 septembre, un discours à la Nation, dont voici le texte intégral, diffusé par l’agence officielle :
« Au nom dÆAllah, Le Clément, Le Miséricordieux, Prière et paix sur Son vertueux messager, Sa sainte famille et ses compagnons jusqu’au Jour du Jugement dernier,
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
Depuis que les impératifs du devoir national m’ont amené à assumer la charge de Chef de l’État, je n’ai cessé de souligner l’impératif d’œuvrer « ensemble » à trouver des solutions qui nous permettraient de transcender les écueils de l’étape cruciale que traverse notre pays et de construire les consensus nécessaires à la tenue d’une élection présidentielle, réunissant les conditions d’impartialité et de transparence.
Cette élection a été pour moi, dès le début, un objectif stratégique national, non seulement parce que c’est la mission qui m’est assignée par la Constitution et confirmée par l’avis du Conseil Constitutionnel du 29 juin 2019, mais surtout parce qu’elle est la seule et unique solution démocratique viable. La solution à même de vous donner, Mesdames et Messieurs, la parole pour choisir, librement et souverainement, la personnalité qui vous paraît la plus apte à mener le changement auquel vous aspirez et à mettre en place un nouveau système de gouvernance qui répond à vos aspirations pressentes.
C’est ainsi que je m’étais engagé devant vous de réunir toutes les conditions adéquates à l’organisation d’un scrutin présidentiel présentant toutes les garanties de transparence, de régularité et de probité.
Un objectif pour la réalisation duquel, j’avais invité la classe politique, les personnalités nationales et les composantes de la société civile à adhérer à un dialogue inclusif en vue de formuler des solutions consensuelles sur l’ensemble des aspects afférents à la prochaine élection présidentielle.
Dieu merci, le message de sagesse et du devoir national que j’ai lancé a été favorablement accueilli par des pans entiers de la société et le processus du dialogue engagé grâce aux efforts dévoués de personnalités intègres et indépendantes, qui ont pris librement l’initiative de s’organiser et d’assurer la conduite du dialogue politique qu’a connu la scène politique nationale.
En effet, ces Personnalités nationales ont mené un très large processus de concertation qui a permis aux responsables de plusieurs partis politiques et à un nombre important de personnalités et représentants de la société civile et du mouvement populaire de discuter et de débattre, librement, des conditions politiques, juridiques et institutionnelle à réunir pour conférer une crédibilité au prochain scrutin présidentiel.
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
L’instance en question m’a communiqué, récemment, les conclusions de ses consultations et présenté ses propositions et recommandations consensuelles, dont notamment, celles relatives au régime électoral et à la création d’une Autorité nationale indépendante des élections, qui aura pour mission d’organiser et de contrôler le processus électoral dans toutes ses phases.
A cette occasion, je voudrais rendre un hommage appuyé aux membres de l’Instance pour le courage, le dévouement et la compétence dont ils ont fait preuve en s’acquittent de cette lourde mais noble mission.
Je voudrais également dire ma satisfaction quant au climat de liberté et de transparence ayant caractérisé le processus de dialogue, tout en faisant remarquer que l’État a respecté son engagement de neutralité, la plus stricte, et n’a pas interféré dans le déroulement de ce processus.
Ce processus a abouti à une très large convergence sur la tenue de l’élection présidentielle et sur les garanties juridiques et institutionnelles à réunir sur le terrain pour assurer sa crédibilité. Des propositions ont été formulées, dans ce sens, par l’instance en vue de l’adaptation de notre régime électoral pour que la prochaine élection présidentielle puisse répondre aux conditions et normes requises.
La création d’une Autorité nationale, à laquelle seront assignées les missions d’organisation des élections, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats, constitue une réponse concrète aux aspirations de notre peuple, qui a revendiqué, pacifiquement, un changement profond du système de gouvernance.
Ainsi, j’ai appelé pour la mise en place de cette Autorité, à la poursuite des efforts et des consultations nécessaires afin qu’elle puisse devenir une réalité concrète.
De même que j’ai instruit le Gouvernement à l’effet de mettre, à la disposition de cette nouvelle Autorité indépendante, tous les moyens matériels et logistiques et de lui apporter toutes formes d’aide et de soutien, lui permettant l’organisation de la prochaine consultation électorale, dans les meilleures conditions.
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
Comme vous pouvez le constater, la loi organique relative à l’autorité nationale indépendante des élections et la loi organique, modifiant et complétant la loi 16-10 du 25 août 2016, relative au régime électoral, ont été adoptées en l’état par le dernier Conseil des Ministres, et également par le Parlement conformément au processus législatif d’adoption.
Suite à quoi, j’ai procédé hier, samedi 14 septembre 2019, à la signature de ces deux lois organiques conformément aux dispositions de la Constitution et après que le Conseil constitutionnel m’ait notifié son avis en la matière.
Ces deux textes ont introduit des changements capitaux et inédits, qui ont touché à l’essence même de la doctrine suivie jusque là dans notre pays en matière d’élections.
Ces changements apportent, comme chacun l’aura certainement constaté, une réponse claire et sans équivoque aux sceptiques et viennent, en même temps, traduire les attentes légitimes de notre peuple en lui permettant de choisir, en toute souveraineté, liberté et transparence, la personnalité à qui il souhaite confier la conduite du changement et la satisfaction du reste des revendications populaires.
Ils viennent, également, confirmer la détermination de l’État à aller de l’avant dans la concrétisation méthodique du changement, auquel vous appelez de tous vos vœux, Mesdames et Messieurs, par l’assainissement de l’encadrement de l’État, la lutte contre la corruption et l’impunité, le recouvrement de la normalité institutionnelle à travers des élections entourées de toutes les garanties de probité.
Ces acquis et avancées n’auraient pu être réalisés sans une totale et étroite coordination entre les différentes Institutions de l’État. Et je tiens, à ce propos, à réitérer mes sentiments de considération et de reconnaissance aux éléments de notre Armée nationale populaire (ANP), et en particulier à son Haut Commandement, pour ses efforts soutenus et dévoués afin de préserver la voie constitutionnelle et pour son engagement dans l’accompagnement de notre peuple sur la voie du changement, en privilégiant la voie du dialogue et en insistant sur la présidentielle en tant qu’objectif stratégique.
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
J’ai, maintes fois, évoqué devant vous les raisons constitutionnelles, politiques, économiques et stratégiques qui nous imposent l’organisation, dans les meilleurs délais, d’une élection présidentielle, et je demeure convaincu que celle-ci est la seule solution démocratique viable, à même de permettre à notre pays de transcender cette conjoncture.
Cette démarche à laquelle adhère, Dieu merci, désormais la majorité de notre peuple est aujourd’hui, pour nous, un motif de satisfaction. En effet, cette élection est autant nécessaire qu’urgente pour que le pays renoue, au plus vite, avec sa normalité politique et institutionnelle et pour qu’il puisse se concentrer sur les défis majeurs à relever, au plan économique et social, et faire face aux menaces extérieures qui planent sur lui.
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
Aujourd’hui, il est temps de faire prévaloir l’intérêt suprême de la patrie sur toutes autres considérations, car elle est notre dénominateur commun et qu’il y va de l’avenir de notre pays, de nos enfants.
Aussi, ai-je décidé, dans le cadre des prérogatives constitutionnelles qui me sont conférées, de fixer la date de l’élection présidentielle au jeudi 12 décembre 2019.
En conséquence, conformément aux dispositions constitutionnelles et législatives pertinentes, j’ai procédé, ce jour, à la signature du décret présidentiel par lequel je convoque le corps électoral.
Partant, je vous exhorte, Mesdames et Messieurs, à la mobilisation pour faire de ce rendez-vous le point de départ du processus de renouveau de notre Nation, et à œuvrer, massivement et fortement, à la réussite de cette échéance électorale, qui permettra à notre peuple d’élire un nouveau Président qui aura toute la légitimité pour présider aux destinées de notre pays et concrétiser les aspirations de notre peuple.
De par son importance, cette élection constituera une occasion sans précédent pour instaurer la confiance dans le pays, et ouvrira, par la même, la voie à notre peuple vers un horizon prometteur en matière de consolidation de la pratique démocratique.
J’appelle, donc, les citoyennes et citoyens à contribuer collectivement, le 12 décembre prochain, à l’écriture de l’histoire de leur pays et au choix de leur nouveau président afin de tracer ainsi l’avenir radieux de leur pays, celui dont rêvaient leurs aïeux et pères et rêvent, aujourd’hui, nos enfants.
Gloire à nos martyrs
Vive l’Algérie ».