Said Benikene, directeur général exécutif du groupe Cevital, a réagi aux déclarations faites ce dimanche 5 août par Djelloul Achoura, PDG du Groupe Services Portuaires (Serport), à propos du blocage de l’importation par sa société de matériel industriel destiné à la réalisation d’une usine de trituration à Bejaïa. « M. Djelloul Achour persiste dans le mensonge pour couvrir un acte de sabotage économique », a dénoncé M. Benikene dans une déclaration écrite transmise à TSA.
Le CEO de Cevital est formel : les conteneurs importés via le port de Skikda début juillet ont bel et bien été dédouanés le 8 juillet. Ils n’ont été repris que le 18 juillet, soit 10 jours après leur sortie du port. « Après avoir reçu de Cevital un démenti cinglant et factuel, documents à l’appui, dans l’affaire du terrain devant accueillir l’usine de trituration, (Djelloul Achour) vient de récidiver en affirmant que les équipements de trituration saisis par le port de Skikda, après avoir été dédouanés et sortis par Cevital, n’ont en réalité pas été dédouanés », a ajouté M. Benikene.
Pour étayer ses propos, Cevital s’appuie sur des documents de douane – que nous publions – qui prouvent, selon le groupe Cevital, le dédouanement du matériel de trituration à la date du 8 juillet 2018. Ces documents sont en l’occurrence le document D10 tamponné par les douanes, le bon à enlever qui autorise la sortie des équipements de trituration du port après leur dédouanement et la quittance de paiement des droits de timbre.
Ces documents contredisent les propos tenus ce dimanche par Djelloul Achour et selon lesquels le matériel importé par Cevital via le port de Skikda « n’a pas été dédouané ».
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Le deuxième argument avancé par le PDG de Serport et ancien DG du port de Bejaia pour justifier le blocage de Cevital est que le projet d’usine de trituration de graines oléagineuses auquel est destiné le matériel industriel importé « souffre de l’absence d’autorisation ». « Ce matériel [relatif au projet d’usine de trituration] requiert les autorisations réglementaires nécessaires que [Cevital] n’a pas », a-t-il affirmé au site Alg24.
Ce à quoi le CEO de Cevital oppose un démenti catégorique. Pour lui, « il n’existe aucune autorisation à obtenir pour importer des équipements industriels ». Dans sa réponse au PDG de Serport, Cevital fait également valoir que M. Djelloul Achour n’a pas donné les références réglementaires sur lesquelles il se fonde pour bloquer l’importation de ce matériel industriel.
« Quant à l’absence d’autorisations avancée par Mr Djelloul Achour, il nous parait aujourd’hui indispensable que ce dernier donne les références règlementaires, le nom des documents ainsi que la désignation des autorités qui doivent les délivrer », souligne Said Benikene pour qui, cette absence de justification légale est « la raison pour laquelle M. Achour n’a donné aucune justification et n’a fait référence à aucun texte règlementaire dans son instruction envoyée aux PDG et DG de tous les ports algériens pour bloquer le déchargement des équipements de trituration de Cevital ».
Le blocage du projet industriel du groupe Cevital est pour le Directeur exécutif du groupe « un blocage injustifiable car illégal au regard de toutes les réglementations existantes ».
« M. Achour n’est qu’un instrument dans cette affaire dont la première victime est malheureusement l’économie de notre pays. Sinon, pourquoi tant de mystères sur les autorisations que nécessiterait ce projet et pourquoi le ministre de tutelle de Mr Achour ne s’exprime-t-il pas sur ce dossier ? », a conclu le CEO du groupe Cevital.