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Domestiques philippins : une star koweïtienne des réseaux sociaux persiste et signe

Une star koweïtienne des réseaux sociaux a maintenu lundi auprès de l’AFP sa position controversée contre l’amélioration des conditions des domestiques philippins employés dans son pays.

Sondos al-Qattan, célèbre pour ses tutoriels de maquillage sur internet, s’était opposée dans une vidéo postée sur Instagram aux décisions prises en mai pour améliorer les conditions des quelque 262.000 Philippins travaillant au Koweït, une position qui a créé la polémique.

Selon elle, la vague d’indignation provoquée sur le réseau social, où elle est suivie par plus de 2,3 millions de personnes, est “injustifiée” et elle n’a pas à s’en “excuser”.

“Tout ce que j’ai dit, c’est que l’employeur était en droit de garder le passeport de l’employé. Et de nombreux Koweïtiens et ressortissants du Golfe sont d’accord avec moi”, a affirmé la jeune femme à l’AFP par téléphone.

“Je n’ai pas fauté, je suis convaincue de ma position et je n’ai fait de mal à personne”, a-t-elle assuré.

“J’ai le droit en tant que kafil (sponsor) de garder le passeport de mon employé. J’en suis responsable après avoir payé une caution qui peut atteindre les 1.500 dinars (environ 4.200 euros)”, a insisté Mme Qattan.

Selon elle, ces pratiques “ne portent pas atteinte à la dignité du domestique et n’ont rien à voir avec l’humanisme ni les droits de l’Homme, du moment que le salaire de cet employé n’est pas retenu et qu’il n’est pas battu”.

Le 11 mai, Koweït et Manille ont signé, au terme d’une crise diplomatique, un accord encadrant le travail des domestiques qui peuvent désormais bénéficier d’un jour de repos hebdomadaire, garder leurs passeports et recourir à l’aide des autorités de Manille si nécessaire.

En février, le président philippin Rodrigo Duterte avait provisoirement interdit aux Philippins d’aller travailler au Koweït après le meurtre d’une domestique philippine dont le corps, qui portait des traces de torture, avait été retrouvé dans un congélateur.

La crise entre les deux pays s’était aggravée en avril, lorsque l’Etat du Golfe avait ordonné l’expulsion de l’ambassadeur des Philippines et rappelé son ambassadeur à Manille après la diffusion de vidéos montrant des membres de l’ambassade philippine aidant des domestiques à fuir les résidences de leurs employeurs koweïtiens soupçonnés de les maltraiter.

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