Après des frappes surprise en Syrie et le lancement, tout aussi imprévu, de la « mère de toutes les bombes » sur des positions de Daech en Afghanistan, le président américain Donald Trump menace la Corée du Nord. « La Corée du Nord est un problème, on s’occupera du problème », a-t-il lancé jeudi, selon USA Today.
Vendredi, la chaîne américaine NBC révélait avoir appris de plusieurs officiels de renseignement américains que les États-Unis étaient prêts à mener une frappe préventive sur la Corée du Nord, s’ils étaient convaincus que le pays se préparait réellement à lancer un essai nucléaire. Les États-Unis auraient positionné dans la région deux destroyers capables de lancer des missiles de croisière Tomahawk dans la région, vers laquelle d’autres navires de guerre américains ont aussi été dirigés.
Le même jour, l’armée de Corée du Nord a émis une déclaration dénonçant les « provocations militaires » américaines et menaçant d’attaquer des bases militaires majeures en Corée du Sud, prévenant qu’elle pourrait annihiler ces cibles « en quelques minutes », rapporte le New York Times.
La situation est considérée avec inquiétude dans la région. La Chine a suspendu vendredi les vols d’Air China depuis et vers Pyongyang. Mais le ministère chinois des Affaires étrangères a prévenu que les États-Unis ne devaient pas s’attendre à ce que Pékin prenne le risque de déstabiliser la Corée du Nord avec des sanctions étouffantes.
Après une rencontre réussie avec le président chinois Xi Jinping, Donald Trump a pressé la Chine d’aider les États-Unis à refréner les menaces nucléaires de la Corée du Nord, dont elle est l’un des rares partenaires commerciaux. Jeudi, le président américain a tweeté : « J’ai beaucoup de confiance dans le fait que la Chine gère correctement la Corée du Nord. S’ils ne peuvent pas le faire, les États-Unis, avec leurs alliés, le feront ! USA »
« Une tempête est sur le point d’éclater », a prévenu Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères lors d’une réunion avec son homologue français Jean-Marc Ayrault en Chine, selon l’agence chinoise officielle Xinhua. « Nous pressons chaque partie de ne plus s’engager dans des provocations et menaces mutuelles, que ce soit par les paroles ou par les actes, et de ne pas pousser la situation jusqu’à un point de non-retour où elle deviendra incontrôlable», a-t-il ajouté. Mercredi, le président chinois Xi Jinping avait aussi appelé le président américain à la retenue.
Le président Trump n’a jamais caché qu’il était « à l’aise » avec l’usage de la puissance militaire américaine. « Tout ceci doit être vu comme une courbe d’apprentissage trumpienne, où le président gagne de l’expérience – et une satisfaction évidente – de l’usage des forces militaires contre plus faibles que nous. C’est une impulsion qui ne sera pas satisfaite par une seule frappe contre la Syrie », prévenait le journal The Nation la semaine dernière. Les observateurs appréhendent une escalade de conflits, qui pourrait viser non seulement la Corée du Nord, mais aussi l’Iran.