Mise au ban depuis 2011 après le déclenchement de la guerre civile dans le pays, la Syrie est de retour au sein de la Ligue des États arabes. Le pays de Bachar Al-Assad réintègre la Ligue arabe, dont il est membre fondateur, en 1945.

La décision de réintégrer la Syrie a été prise ce dimanche 7 mai au cours d’une réunion au Caire des ministres des Affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe, rapportent plusieurs médias arabes.

Selon le site Internet de la chaîne Al Arabya, la décision sera annoncée prochainement et devrait être entérinée par le sommet des chefs d’État prévu le 19 mai en Arabie saoudite. En attendant, les délégations syriennes pourront assister aux réunions de la Ligue arabe à partir de ce dimanche 7 mai.

La levée de la suspension de la Syrie ne s’est pas faite sans conditions. Son gouvernement est tenu de cesser les opérations militaires, de faciliter le passage aux frontières des aides humanitaires, de permettre le retour des réfugiés, de libérer les détenus et d’organiser des élections, entre autres conditions posées.

Les États arabes s’engagent pour leur part à fournir des aides supplémentaires à la Syrie, à contribuer à la construction du pays et à alléger progressivement les sanctions qui lui sont imposées.

La décision de la Ligue arabe comporte également d’autres points, comme le retrait de toutes les forces étrangères de Syrie, la coopération dans la lutte contre l’organisation État islamique et la coordination avec l’armée syrienne pour le contrôle des frontières.

Réintégration de la Syrie : la position constante de l’Algérie

La réunion du Caire fait suite à deux réunions restreintes tenues à Amman et à Ryad entre les chefs de la diplomatie de plusieurs pays arabes pour discuter de la question de la réintégration de la Syrie.

La décision prise au Caire sera entérinée lors du prochain sommet des chefs d’État en Arabie saoudite par consensus et non par vote, conformément aux statuts de la Ligue arabe, a indiqué le porte-parole de l’organisation, Djamel Rochdi.

Pendant les 12 années de mise au ban de la Syrie, l’Algérie a maintenu une position constante défendant l’option de son retour au sein de la Ligue arabe. Sa réintégration devait survenir au sommet arabe de novembre dernier à Alger, mais c’est la Syrie elle-même qui a renoncé à reprendre son siège afin de ne pas aggraver les divisions entre les États-membres.

La position de l’Algérie vis-à-vis de la Syrie « n’a jamais changé », a réitéré le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors de sa dernière entrevue avec la presse nationale, mercredi 3 mai.

« Ce que nous faisons part du principe que la Syrie est un membre fondateur de la Ligue arabe » et « l’isoler ou non ne veut pas dire la priver de ses droits », a indiqué le chef de l’État à propos de la réintégration de la Syrie.