La campagne de vaccination contre la maladie à coronavirus Covid-19 « s’étalera dans le temps et durera plusieurs mois voire plus d’une année » en Algérie, affirme ce samedi le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins et membre du comité scientifique.

« La campagne de vaccination s’étalera dans le temps et durera plusieurs mois voire plus d’une année. Par conséquent, il vaut mieux tôt que tard. Le président de la République a décidé de commencer la campagne de vaccination au mois de janvier à l’instar de tous les pays du monde qui ont commencé cette année 2021 à vacciner la population », affirme le Dr. Bekkat Berkani dans une déclaration à TSA, précisant que « cette campagne qui sera progressive ne sera pas faite en l’espace de quelques mois ».

Évoquant les vaccins sélectionnés par le comité scientifique dont il est membre, Mohamed Bekkat Berkani a fait savoir que « le comité scientifique a opté pour une shortlist en particulier pour le vaccin russe Spoutnik V qui est l’un des vaccins les plus adaptés à notre utilisation dans la mesure où il est facile à administrer, à conserver dans un entrepôt frigorifique normal entre 2 et 8 degrés ».

Le vaccin russe contre la Covid-19 a « donné satisfaction dans plus de cinquante pays du monde qui sont intéressés par ce vaccin », explique-t-il.

 L’Algérie est « intéressée » par le vaccin d’AstraZeneca

« Le ministère de la Santé, à travers l’institut Pasteur d’Algérie, a signé un contrat de 500 000 doses qui seront livrées de façon progressive avant la fin du mois de janvier. Par conséquent, nous sommes à peu près certains de démarrer cette vaccination en fonction de toutes les décisions du président de la République et du gouvernement », souligne le président de l’Ordre national des médecins.

Mettant en avant que les quantités initiales de vaccin russe commandées par notre pays seront « loin de couvrir les besoins de la population », le Dr Bekkat Berkani indique que l’Algérie s’est également « orientée vers le vaccin chinois de la firme Sinopharm qui a les mêmes caractéristiques que le vaccin russe, facile d’utilisation, et qui comporte un virus atténué ».

« Les discussions sont en cours. La partie chinoise coopère avec l’Algérie déjà. Je pense que ce contrat sera finalisé pour essayer d’assurer l’approvisionnement en vaccin chinois », avance le membre du comité scientifique. « L’Algérie est aussi intéressée par le troisième type de vaccin AstraZeneca/Oxford qui est aussi un vaccin classique qui sera mis en vente probablement à la fin du mois de janvier », fait-il savoir en outre.

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Mohamed Bekkat Berkani a également minimisé la date éventuelle du début de la campagne de vaccination, estimant qu’elle est d’une « importance secondaire » et que « l’important est de démarrer dans la campagne de vaccination ».

« Concernant le début de la vaccination, quand le vaccin sera là, l’essentiel qui a été décidé et exécuté c’est la stratégie vaccinale par rapport aux structures du ministère de la Santé, par rapport aux moyens matériels et surtout aux moyens humains. Le comité national de vaccination qui dépend du ministère de la Santé a entrepris déjà un travail de profondeur pour roder les structures afin que la vaccination puisse commencer sous les meilleurs auspices », explique le Dr Bekkat Berkani.

« La date de l’arrivée du vaccin importe peu »

L’Algérie a une « tradition de prévention vaccinale. Elle a un réseau de proximité par rapport aux polycliniques et dispensaires qui peuvent être absolument très efficaces pour commencer de façon progressive cette vaccination », soutient-il.

« La date du début de vaccination est d’une importance secondaire, étant donné que les premières doses serviront de point de départ. La date de l’arrivée importe peu puisque nous sommes qu’à la mise en vie. Il est possible que nous ayons les premières doses dans les semaines qui arrivent. Nous sommes encore à quinze jours de la fin du mois », affirme en outre le membre du comité scientifique.

Le Dr Bekkat Berkani estime que « l’important est de démarrer dans la campagne de vaccination et les autorités ne cessent d’être en contact avec des firmes voire même des pays pour augmenter l’acquisition de ce nombre de vaccins ».

« Une formation du personnel médical et paramédical est en cours de la part du comité de vaccination. Cette formation se fera à distance pour essayer de préciser la prise en charge vaccinale, comment réaliser les vaccins, comment ne pas perdre de vue les malades après la vaccination, essayer d’avoir une traçabilité concernant ceux qui se sont vaccinés, et l’organisation générale de la vaccination », explique le Dr. Bekkat Berkani.

« Je pense que sur le plan théorique, le ministère de la Santé à travers ses structures et son personnel médical et paramédical est fin prêt à commencer cette vaccination qui sera égalitaire sur l’ensemble de l’Algérie. En dehors des personnes prioritaires, il n’est pas question de privilégier une région par rapport à une autre étant donné que l’épidémie a touché toutes les régions d’Algérie », soutient-il dans ce cadre.

Enfin, le président de l’Ordre des médecins a réagi aux informations faisant état d’un partage par l’Algérie de ses doses de vaccin avec la Tunisie. « C’est une information que nous avons reçue à travers des déclarations d’officiels tunisiens. Pour le moment, du côté algérien rien n’est confirmé », fait état le Dr. Bekkat Berkani.

« L’Algérie est un pays qui a toujours su, à travers son histoire, être solidaire. La Tunisie est un pays voisin frère. Si nous devons partager quelque part, ce sera très bénéfique. Il faut savoir que les quantités qui seront admises pour notre population ne seront pas suffisantes pour l’Algérie, mais n’empêche dans ces situations de crises sanitaires l’Algérie saura se souvenir de tous les pays comme la Tunisie qui a été solidaire dans les temps de la révolution et pendant notre situation alors que nous étions en guerre », souligne le membre du comité scientifique.

L’Algérie attend toujours l’arrivée des doses du vaccin anti-Covid Spoutnik qu’elle a commandées à la Russie pour entamer la vaccination de sa population. Le gouvernement n’a donné aucune date pour le début de cette campagne, répétant à chaque fois qu’elle se fera avant fin janvier.

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