Société

Du blé dur détourné en pleines tensions sur la semoule  

Alors que les Algériens peinent à trouver de la semoule dans les magasins, du blé dur subventionné par l’Etat est détourné pour être vendu comme aliment de bétail.

La gendarmerie nationale a saisi en effet plus de 120 quintaux de blé dur subventionné, prêt à la consommation humaine, que des opérateurs ont détourné pour être vendu comme aliment de bétail.

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La saisie a eu lieu à Hamadia dans la wilaya de Tiaret, rapporte Ennahar TV ce mercredi 23 mars.

Le coup de filet des gendarmes intervient alors que le pays fait face à une forte tension sur la semoule à l’approche du mois du Ramadan. Le produit indispensable pour préparer la galette et autres plats est introuvable dans de nombreux magasins du pays.

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Le phénomène n’est pas nouveau. A l’été 2019, la Gendarmerie de Djelfa a saisi 600 quintaux de blé tendre détournés pour servir d’aliments de bétail.

Le détournement concerne aussi bien le blé dur que tendre. Des statistiques récentes font état de 23.000 quintaux saisis entre d’aout 2018 et juin 2019, notamment dans la région sud de la wilaya.

Pour lutter contre le phénomène, les pouvoirs publics multiplient les mesures pour suivre la traçabilité de la semoule subventionnée. En mai 2020, un comité interministériel s’était penché sur un projet de décret prévoyant la consécration du principe de cahier de charges comme document indispensable, avant d’officialiser et de codifier les relations conventionnelles dans le but d’encadrer les transactions avec l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), comme instance de régulation.

L’objectif entre autres de cette mesure est (…) de garantir la traçabilité du blé ordinaire destiné aux boulangeries. Le fléau n’est pas nouveau et des prises régulières sont signalées.

En 2011 déjà, l’OAIC se plaignait que «certains transformateurs indélicats (soient) tentés par le gain facile et dévient une partie de blé tendre destiné à la consommation pour alimenter le marché informel de l’alimentation de bétail ».  Ces comportements sont à l’origine les tensions qu’a connues l’approvisionnement des boulangers en farine.

L’Algérie importe massivement des céréales et une partie des blés dur et tendre importés est détournée pour être vendue sur le marché noir de l’aliment de bétail.

La raison de ce trafic juteux est due au fait que le blé dur destiné à la fabrication est subventionné par l’Etat, ce permet aux trafiquants d’engranger des gains considérables en le vendant sur le marché comme aliment de bétail à des prix exorbitants.

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