Les relations entre l’Algérie et l’Espagne continuent de se dégrader. Depuis l’annonce vendredi 18 mars du revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, c’est la crise entre les deux pays.
L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid. Samedi, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié le changement de position de l’Espagne sur le Sahara occidental d’”éthiquement et historiquement inadmissible”.
En réponse, le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Ambarès a évoqué lundi une « polémique stérile », tout en soulignant que l’essentiel est la garantie totale (réitérée par M. Tebboune, ndlr) de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien ».
Une réponse qui n’a pas été appréciée par Alger. Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères, a qualifié les propos d’Ambarès de « lamentables » et de « totalement inacceptables ».
L’Algérie menace de fermer le robinet
Ce mercredi, c’est le ministère algérien de l’Energie qui a menacé de fermer le robinet du gaz à l’Espagne.
« Tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels », a mis en garde le département de Mohamed Arkab. En cas de non-respect par l’Espagne de ses contrats avec l’Algérie, cela « pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols », a mis en garde le ministère de l’Energie et des mines dans un communiqué publié via l’agence officielle.
Mohamed Arkab, a été informé “ce jour par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME). Selon la ministre espagnole, cette opération interviendra ce jour ou demain”, a précisé le communiqué.
L’Algérie avait déjà mis en garde l’Espagne de ne pas réacheminer le gaz algérien vers le Maroc via le gazoduc GME, qui a été fermé le 1er novembre alors que les relations algéro-marocaines traversent une grave crise. Le gazoduc GME approvisionnait l’Espagne à partir d’Algérie via le Maroc. Sa fermeture a privé le Maroc du gaz nécessaire au fonctionnement de trois centrales électriques.