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Du jeu et de l’efficacité : l’incroyable métamorphose des Verts

Une année presque jour pour jour après avoir impressionné en battant largement (3-0) une équipe de niveau mondial (la Colombie, 10e au classement Fifa), l’Algérie a failli récidiver. Mardi soir, les Verts de Djamel Belmadi ont raté d’un cheveu la victoire face au Mexique (11e mondial).

L’équipe nationale de football d’Algérie n’a concédé le nul (2-2) que dans les dernières minutes, alors qu’elle jouait en infériorité numérique après l’expulsion de Adlène Guedioura (55’). Un nul au goût de belle victoire, ont unanimement jugé joueurs, staff technique, fédération, médias et public.

Doucement mais sûrement, les Verts poursuivent leur chemin vers le gotha des grands et plus personne ne trouve exagérée l’ambition du coach de qualifier l’équipe à la prochaine Coupe du monde au Qatar et d’aller le plus loin possible dans le plus prestigieux tournoi mondial de football.

Mais comment cela fut possible pour une équipe qui, il y a à peine deux ans, pataugeait dans la crise et se faisait battre par le premier venu, sur les stades d’Afrique et même à domicile ?

L’homme par qui le miracle arriva c’est sans contestation Djamel Belmadi. À peine nommé sélectionneur en août 2018, le jeune entraîneur se montre ambitieux. Il déclare qu’il ira à la CAN 2019 en Égypte pour remporter le trophée.

Difficile de le croire évidemment au vu des circonstances du moment, mais il tiendra parole et fera changer d’avis définitivement à ceux qui refusaient de croire que l’Algérie du football avait du talent et du potentiel.

En prenant en main l’équipe, Belmadi avait trouvé un effectif disloqué et démoralisé par les contreperformances, les changements successifs à la barre technique et les péripéties du passage de Rabah Madjer comme sélectionneur, fortement contesté par le public.

Malgré la complexité de la situation, Belmadi a su où donner de la tête et par où commencer. L’urgence était de ressouder les rangs de l’équipe et d’y imposer une discipline de fer.

Sur le plan de l’effectif, il n’a pas fait de révolution. Il a gardé l’ossature de la sélection, écarté quelques éléments et eu un petit coup de génie en appelant des joueurs en lesquels personne ne croyait.

Entre de bonnes mains et sur la bonne voie

On pense notamment à Djamel Benlamri, oublié dans le championnat saoudien, et Youcef Belaili qui tentait de relancer sa carrière en Tunisie après une longue suspension pour dopage. D’Ismaël Bennaceur, qui n’avait alors que quelques minutes dans les jambes avec les Verts, il fait un titulaire à part entière qui sera pour beaucoup dans le sacre de l’équipe à la CAN et qui finira meilleur joueur du tournoi.

Pour l’équipe nationale, il y a bien un avant et un après Belmadi. D’une équipe qui se fait battre par le Cap-Vert au stade du 5-juillet à une sélection qui domine le Nigeria avec ses remplaçants (vendredi dernier à la Haye, 1-0), la métamorphose est totale. Avec le nul face au Mexique, c’est une série de deux ans et 20 matchs sans défaite qui se poursuit.

Le changement n’est pas seulement dans les résultats, il est surtout visible sur le plan du jeu.

L’équipe d’Algérie avait en quelque sorte perdu son football depuis sa victoire en Coupe d’Afrique en 1990. Si l’on excepte la parenthèse Christian Gourcuff, sélectionneur entre 2014 et 2016, où l’équipe avait un fond de jeu mais sans trop d’efficacité, on a rarement vu la sélection sortir de grands matchs en termes de jeu. Pas même lors des qualifications en Coupe du Monde 2010 et 2014, où la force des Verts était leur solidité défensive et une certaine efficacité en contre-attaques et autres balles arrêtées.

Avec Djamel Belmadi, l’équipe développe du jeu, domine ses adversaires, garde la balle et marque. Elle défend et attaque en bloc. À la dernière CAN, Ismaël Bennaceur avait failli marquer le but de l’année en demi-finale face au Nigeria, quand il avait envoyé un missile sur la barre consécutivement à 15 passes successives.

De telles facettes de jeu sont désormais habituelles dans les matchs des Verts et on l’a encore vu face au Mexique, débordé par moments et mis en difficulté par les coéquipiers de Riad Mahrez. En plus de bien jouer et de gagner, l’équipe nationale est régulière dans ses performances. Avec Djamel Belmadi, elle est plus que jamais entre de bonnes mains et sur la bonne voie.

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