Après l’échec de deux tentatives en 2020 et 2021, les Algériens seront à nouveau autorisés à importer les voitures de moins de trois ans en 2023.
La question a été traitée lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres ce dimanche 9 septembre pour traiter le projet de loi de finances 2023 (PLF). À propos du dossier automobile, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a pris trois décisions.
| Lire aussi : Importations algériennes de voitures : des « chiffres hallucinants »
La première est d’autoriser les Algériens à importer des voitures de moins de trois ans, avec « leurs moyens financiers et ce pour leurs propres besoins, et non à des fins commerciales. ».
Il a également demandé au gouvernement d’autoriser les « constructeurs étrangers d’importer des voitures pour les revendre en Algérie » et ce « parallèlement au suivi intensif et de terrain du processus d’implantation d’une véritable industrie automobile en Algérie dans les meilleurs délais. »
| Lire aussi : Voitures neuves en Algérie : des prix pour les riches
Enfin, il a demandé au gouvernement de présenter le cahier des charges des concessions automobiles, au prochain conseil des ministres, pour validation avant la fin de l’année. »
Les importations de véhicules usagés ou neufs sont bloquées depuis des années en Algérie.
En 2020, le gouvernement a décidé d’autoriser à nouveau l’importation des véhicules neufs. En 2021, les Algériens ont été autorisés à importer des voitures de moins de trois ans. Mais le processus a buté sur la mise en place d’un cahier des charges réglementant cette activité pour les véhicules neufs et des conditions d’importations pour les voitures d’occasion.
Les Algériens autorisés à importer des véhicules de moins de 3 ans
Dans le même-temps, l’Algérie a mis fin au dispositif fiscal avantageux pour les unités d’assemblage de véhicules sur son territoire.
Cette mesure avait été précédée par le déclenchement en 2019 de vastes enquêtes sur la corruption dans le secteur de l’automobile. Deux anciens ministres de l’Industrie et des hommes d’affaires qui ont lancé des usines de montage ont été arrêtés et condamnés à la prison.
L’arrêt des importations de véhicules neufs et des unités d’assemblage de voitures a provoqué une hausse vertigineuse des prix des voitures en Algérie, ce qui impacte négativement la mobilité des Algériens.
Le blocage des importations des véhicules a été suivi de graves pénuries de pièces de rechange alors que de nombreuses marques comme Volkswagen qui étaient présentes en Algérie ont fermé leurs concessions.
Jeudi, le Premier ministre Aïmene Benaderrahmane a donné des « chiffres hallucinants » sur les importations algériennes de voitures. Il a révélé que l’Algérie avait importé pour 7,5 milliards de dollars de véhicules en 2012, 7,4 milliards de dollars en 2013 et 5,7 milliards de dollars en 2014. « Ils achetaient des voitures à 4.000 dollars et les revendaient à 14.000 dollars en Algérie », a-t-il dénoncé.