Sport

E.N : Belmadi annonce la couleur

Le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale de football Djamel Belmadi a relevé ce samedi la difficulté de sa nouvelle mission, tout en soulignant que le challenge était « excitant ».

A moins d’un mois de ses débuts officiels avec les Verts en déplacement face à la Gambie, dans le cadre de la 2e journée des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019, Djamel Belmadi a animé, ce samedi 18 août à Alger, sa première conférence de presse en tant que sélectionneur des Verts.

« Je ne suis pas un peureux et un frileux, je n’ai pas peur de cette nouvelle mission. Il y a eu une réflexion qui a été faite. Je ne vais pas dire que mes prédécesseurs ont échoué, ça aurait été arrogant de ma part. Mon départ d’Al-Duhail n’a jamais été lié à mon arrivée à l’EN. J’ai tout gagné au Qatar à l’exception de la Ligue des champions. Le challenge est difficile mais excitant », a affirmé le nouveau patron de l’EN.

Belmadi (42 ans), ancien capitaine de l’équipe nationale (20 sélections/ 5 buts), a été désigné à la tête des Verts en remplacement de Madjer, limogé le 24 juin dernier après huit mois de collaboration. L’ancien entraîneur d’Al-Duhaïl (Div.1/ Qatar) a signé ce samedi un contrat qui s’étalera jusqu’au mondial 2022.

« Je suis heureux d’être là en tant que nouveau sélectionneur national. C’est une immense fierté d’être à la tête de la sélection de notre pays. C’est une lourde responsabilité, une décision murement réfléchie La responsabilité nécessite beaucoup de réflexion. J’ai signé mon contrat avec fierté », a-t-il dit.

« Repartir à Zéro »

Appelé à évoquer les solutions qu’il compte mettre en œuvre pour permettre à cette équipe nationale d’amorcer un nouveau départ, Belmadi a insisté sur la nécessité d’établir un nouvel état d’esprit et repartir à zéro.

« La situation est connue par tout le monde. Je ne vais pas tirer sur l’ambulance. On ne s’en plaint pas. C’est sûr que j’ai une ossature en tête, un système de jeu bien particulier. Je vais redistribuer les cartes, repartir à zéro dans l’objectif de permettre à cette sélection de retrouver son aura ».

Avant d’enchainer : « Mon passé de joueur m’a certainement aidé dans mes fonctions d’entraineur. Je veux que mon succès que j’ai eu auparavant se prolonge. C’est un atout d’avoir été joueur. Il y’a une fédération qui a pris ses engagements avec moi. La connaissance du milieu dans lequel je vais évoluer. La connaissance des joueurs et de leur état d’esprit, tout ça m’a encouragé à dire oui ».

Pour Belmadi, le temps était venu d’accepter de driver l’équipe nationale, lui qui s’est aguerri au Qatar, estimant qu’il était maintenant bien armé pour mener les Verts. « Je ne suis pas un kamikaze, je n’ai jamais été frileux à l’idée de prendre les rênes de la sélection. On m’a régulièrement posé la question sur l’EN, genre connaitre mon ambition par rapport aux Verts. J’estimais qu’il fallait avoir les armes nécessaires pour mener à bien ma mission, ce n’est pas un poste auquel on s’invite».

 

|LIRE AUSSI :  E.N : ce que doit faire Belmadi pour réussir sa mission

« Gagner en Gambie »

Belmadi hérite d’une situation extrêmement difficile, au moment où les Verts restent sur une mauvaise série de quatre défaites de rang en amical, sous la conduite de l’ancien coach Rabah Madjer. Pour l’ancien joueur de l’Olympique Marseille (France), le plus urgent est de renouer avec la victoire.

« Malheureusement, je n’aurai pas assez de temps pour préparer le prochain match face à la Gambie. Nous allons entamer notre regroupement le 3 septembre et jouer cinq jours plus tard, c’est une mission casse-cou, c’est difficile. Nous allons voir l’état de chacun, je ne pense pas qu’il y a une équipe type qui s’est dégagée ces derniers temps. Nous allons faire en sorte d’aller là-bas pour gagner le match ».

« Il y a un potentiel au sein de ce groupe qui devrait nous permettre de renverser la vapeur. Il y a un état d’esprit défaillant, nous devons chercher la cause pour proposer des solutions. Les joueurs ont toute la volonté pour démontrer qu’ils ont des qualités. Mon travail va consister à cerner le problème ».

« Etablir un code de bonne conduite »

Tout en refusant de revenir sur les derniers écarts disciplinaires, vécus notamment sous l’ère Rabah Madjer, Belmadi s’est montré intransigeant sur ce aspect.

« Je n’ai pas abordé ce sujet avec le président de la FAF, j’ai conscience des problèmes de cette équipe. Il va falloir établir un code de bonne conduite. Je vais mettre en place mon fonctionnement, redistribuer les cartes, partir tous sur la même ligne. J’ai la conviction que dans ce côté-là, il n’y aura pas de souci. J’aurai affaire à des joueurs dévoués. Si par malheur il y aurait le moindre écart disciplinaire, son auteur sera sanctionné », a-t-il averti.

Concernant la composante de son staff technique, Belmadi a annoncé que l’ancien capitaine de l’équipe national Madjid Bougherra ne va pas le rejoindre dans l’immédiat.

« Bougherra est en poste, il a fait une bonne saison avec la réserve d’Al-Duhail, nous devons laisser les choses se faire doucement. Officiellement il y aura à mes côté, l’entraineur des gardiens de but Aziz Bouras, Serge Romano, et Alexandre Dellal, préparateur physique ».

Possession de balle

Evoquant ses prochains objectifs, Belmadi annonce d’emblée la couleur : « Nous devons d’abord se qualifier pour la CAN-2019. Vite remettre les choses en place, et revenir aux choses essentielles. Aller étape par étape. Je vais dire à mes joueurs qu’on va gagner la Coupe d’Afrique, peut être que vous allez me prendre pour un fou ».

Enfin, le nouveau patron des Verts a évoqué son projet de jeu qu’il compte le mettre en place, basé essentiellement sur la possession de balle.

« Ma philosophie est de créer des problèmes à l’adversaire avec une grosse possession de balle. Je refuse de subir, en contrôlant le jeu, on a plus de chance de gagner que de perdre. J’ai envie de voir Brahimi, Mahrez, ou encore Ounas, avec du ballon en permanence. Une équipe qui brise une organisation adverse, mais tout ça nécessite du temps et tout en ayant l’équilibre : attaquer tout en ayant la sécurité derrière ».

Belmadi a débuté sa carrière d’entraineur en 2010 au Qatar, en dirigeant la formation de Lekhouiya qui deviendra plus tard Al-Duhaïl après sa fusion avec Al-Jaish SC, avec à la clé plusieurs titres nationaux. Il avait également dirigé l’équipe du Qatar (2014-2015) remportant deux titres : la Coupe du Golfe des nations et le championnat de l’Asie de l’Ouest en 2014.

Les plus lus