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Eau minérale : les raisons de l’augmentation des prix

Eau minérale : les raisons de l’augmentation des prix

L’eau minérale en bouteille coûte plus cher en Algérie. Depuis le début l’année, les consommateurs d’eau minérale en bouteille ont pu constater une augmentation de certaines de leurs marques préférées. Une situation rendue particulièrement pénible pour les petits portefeuilles nécessitant de consommer de l’eau minérale pour des raisons de santé.

Selon certains retours, des marques d’eau minérale ont subi une augmentation allant jusqu’à 20% par rapport aux prix précédents.

Ali Hamani, le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab), explique cette hausse par la décision du gouvernement de doubler le coût de la redevance sur les eaux minérales. « Il y a eu une augmentation des taxes. La redevance sur les eaux a été doublée dans la dernière loi de Finances (2021) », indique M. Hamani dans un entretien à TSA, ce mercredi 24 février.

« La redevance en elle-même a été doublée. Une redevance qui était à un dinar par litre est passée à deux dinars. Aujourd’hui, en matière de taxes, la redevance sur les eaux représente à peu près 17% du prix de revient de l’eau », explique le président de l’Apab, qui indique que l’Algérien consomme en moyenne 60 litres d’eau en bouteille (eau minérale et eau de source) par an.

« A cela s’ajoute sans oublier tout ce qui a été augmenté, la baisse du dinar par rapport aux importations, les matières premières qui ont augmenté… Quand vous allez vous renseigner au niveau des producteurs de la préforme, celle-ci a également augmenté. Donc il y a un certain nombre d’augmentations qui a obligé certains producteurs à ajuster leurs prix », précise M. Hamani.

Le président de l’Apab fait également savoir que l’association a tenté de plaider auprès du gouvernement pour que cette augmentation de la redevance soit révisée, compte tenu du contexte économique difficile pour les consommateurs algériens, sans succès.

« Nous avons attiré l’attention du gouvernement, du ministère du Commerce, du ministère de l’Industrie, du ministère des Ressources en eau. Bien avant la promulgation, nous avons même eu une réunion avec la Commission économique de l’APN qui nous a soutenus », affirme Ali Hamani.

« Nous avons invoqué la situation avec la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs ou encore le problème de la pandémie et nous avons estimé que ce n’était pas le moment d’ajouter un stress supplémentaire aux consommateurs avec ce type d’augmentation, d’autant plus que l’eau est devenue aujourd’hui un produit de première nécessité », ajoute-t-il.

Ce que les producteurs ont proposé pour éviter la hausse des prix

« Nous avons même proposé que la TVA baisse sur tous les produits de première nécessité, comme partout ailleurs. Pourquoi payer une taxe de 19% alors qu’elle est de 4 à 5% pour les produits de première nécessité ? Nous avons proposé cela pour amortir les différentes augmentations et ne pas toucher le pouvoir d’achat des consommateurs. Malheureusement, nous n’avons pas eu de suites », déplore le président de l’association des producteurs algériens de boissons.

M. Hamani précise que son association a également demandé, une fois la loi promulguée, à ce que son application soit suspendue pour éviter une augmentation des prix. « Nous avons demandé à ce que l’application de cet article de loi soit suspendue. Tout le monde était d’accord, même le ministère du Commerce, mais après on a laissé chaque entreprise être libre de ses actes. Certains n’ont pas pu attendre et ont augmenté », explique-t-il.

Le président de l’Apab tient par ailleurs à préciser que la répercussion sur les prix à la vente de l’augmentation de la redevance sur l’eau s’est faite sur le terrain avant même que la loi ne soit promulguée.

« Au niveau des entreprises, il y a eu une légère augmentation pour essayer d’amortir les différentes augmentations subies. Mais l’augmentation des prix à la vente a été faite bien avant que les producteurs ne l’aient augmentée. C’est une tradition algéro-algérienne. À chaque fois qu’il y a un projet de loi qui prévoit une augmentation, celle-ci est mise en application avant la promulgation des lois. C’est constaté à chaque fois », déplore Ali Hamani.

Les Algériens consomment en moyenne 60 litres d’eau en bouteille par an et par habitant, eau minérale et eau de source confondues, précise M. Hamani. Ceci représente environ 160 millilitres d’eau en bouteille consommée chaque jour par habitant, soit environ 10 % de la consommation d’eau recommandée chaque jour pour un être humain, évaluée en moyenne à 1,5 litre par jour.

| Lire aussi : Hausse des prix de l’eau minérale et d’autres produits de large consommation

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