Le groupe Echorouk travaille actuellement pour lancer une nouvelle chaîne de télévision internationale qui s’ajoute aux trois autres, Echorouk TV, Echorouk News et CBC El Benna.
« Echorouk internationale est une idée qui remonte à quelque temps déjà. Nous figurons parmi les chaînes arabes les plus regardées en Europe et en France. Nous sommes en deuxième position après la chaîne marocaine 2M. Cela nous a encouragés pour lancer une nouvelle chaîne satellitaire qui diffusera en darija et en français destinée aux Algériens de l’étranger et à la communauté algérienne en France. Elle aura ses locaux à Alger avec un bureau à Paris », a annoncé, Ali Fodil, président directeur général du groupe Echorouk, lundi soir, à l’hôtel El Aurassi, après une cérémonie de célébration du 6e anniversaire de la création d’Echorouk TV.
Le Bureau et le plateau de Paris de la future chaîne seront tenus par le journaliste Khaled Drareni, le présentateur actuel du journal de 19h sur Echorouk News.
Construction de studios de 6000 m² dans les environs d’Alger
En avril prochain, les travaux pour la construction des studios de 6000 m² vont être lancés. « Des studios qui seront construits dans une région entre Alger et Blida. Ils seront prêts vers novembre-décembre 2018. Ces studios seront destinés aux émissions de divertissement. Nous avons trouvé des difficultés pour tourner des émissions en grand format. Nous ne pouvions pas nous adapter au cahier de charges d’Endemol, par exemple, ou tourner des programmes tels que The Voice. Il faut un studio de de 1500 à 2000 m² », a précisé Ali Fodil. Echorouk TV diffuse, à titre d’illustration, l’émission « Edi wela kheli » (à prendre ou à laisser), un concept développé par la société néerlandaise Endemol (créateur aussi de Star « Academy », « Fear Factor » et la série à succès « Black mirror »).
Selon Ali Fodil, les studios, qui seront les plus grands en Algérie, seront gérés par une unité de production indépendante. Elle assurera des prestations de services pour d’autres diffuseurs et producteurs.
Salah Aougrout dans « Corso Rais »
Pour le Ramadan 2018, grande saison de télévision en Algérie, Echrorouk TV diffusera une sitcom avec Salah Aougrout, le comédien qui a campé le rôle du roi dans « Achour El Acher », la série à succès diffusée pendant deux saisons par la chaîne (la troisième saison est prévue pour 2019). Salah Aougrout (ou Souilah) jouera dans la sitcom « Rais Corso », un pirate algérien qui ressemblera au fameux capitaine Jack Sparrow (interprété par Johnny Depp) dans la série de longs métrages américains « Pirate des Caraïbes). « « Rais Corso » une comédie qui est en tournage actuellement en Turquie », a noté Ali Fodil. Des techniciens turcs participent aussi à la réalisation d’un drama « Tilka Al Ayam » (ces jours-là), en tournage dans les environs d’Alger actuellement.
Deux grosses productions sur lesquelles Echorouk TV mise pour attirer plus d’audience durant le Ramadan.
Appel pour la création d’un institut de formation en métiers de télévision
« Pour nous, la concurrence avec les autres chaînes est nécessaire. L’Europe a évolué grâce à la concurrence. Mais, nous n’aimons pas les coups bas », a prévenu le PDG du groupe Echorouk.
Il a appelé à la création d’un institut de formation aux métiers de télévision et de cinéma en Algérie. « Durant ces six ans d’activité, nous avons réalisé beaucoup de choses, participé à plus d’ouverture du champ audiovisuel dans le pays. Le téléspectateur algérien a aujourd’hui l’embarras du choix. Il n’y a plus de monopole. Nous avons consacré les valeurs de la crédibilité et de la déontologie dans le travail médiatique. Il est vrai que nous n’avons pas atteint le top. Nous avons établi une confiance entre les téléspectateurs et les chaines. Il y a encore des faiblesses sur le plan professionnel. Cela dit, il s’agit d’une nouvelle expérience. Des manques existent en matière de formation. Les jeunes techniciens et les journalistes apprennent sur le tas. Nous n’avons pas, par exemple, de directeurs photo professionnels ou des chefs décorateurs. C’est pour cette raison que nous avons fait appel aux Turcs et aux Tunisiens », a argué Ali Fodil.
Il est nécessaire, selon lui, de créer des cités cinématographiques comme cela existe ailleurs dans le monde comme au Maroc (studios de Ouarzazate). Des cités qui peuvent être une source d’entrée de devises pour le pays.
Un projet d’une charte et d’une association pour les télés privées algériennes
Ali Fodil, vue dernièrement dans un dîner à Alger aux côtés de Mohamed Salah Daas, directeur général d’El Djazaria One, espère rencontrer d’autres directeurs de chaînes privées algériennes.
« L’appel est lancé. Nous voulons travailler sur un projet de Charte pour toutes les télés. Il faut noter que nous n’avons pas contribué à l’élaboration de la loi sur l’audiovisuel (en 2014) et du cahier de charges général. Notre idée est de créer une association ou un syndicat de télés privées qui aura son mot à dire. Nous souhaitons surtout modifier la loi sur l’audiovisuel et évoquer les autres problèmes que nous rencontrons sur le terrain », a souligné Ali Fodil. Les chaînes privées éprouvent, selon lui, des difficultés pour payer l’abonnement du satellite.
« Nous voulons plus de faciliter pour transférer l’argent. L’idéal serait de payer en dinar algérien », a-t-il suggéré. Les diffuseurs algériens souhaitent profiter des services du satellite Alcomsat-1, lancé par l’Algérie, appuyée par la Chine, en décembre 2017. Alcomsat-1, qui a de grandes capacités techniques, est dédié à la télédiffusion, à internet et aux télécommunications.