Économie

Économie algérienne : 3 bonnes nouvelles en ce début d’année 2025

L’année 2025 commence sur plusieurs bonnes nouvelles pour l’économie algérienne. Alors que les cours du pétrole et du gaz sont en hausse, le dollar se revigore face à l’euro.

Un alignement des planètes exceptionnel pour l’économie algérienne qui exporte ses hydrocarbures en dollars et règle l’essentiel de ses importations par la monnaie unique européenne.

La cessation des livraisons de gaz russe via l’Ukraine a fait flamber les prix de cette énergie sur les marchés du vieux continent. Le gaz a clôturé l’année 2024 en franchissant la barre symbolique des 50 euros le mégawattheure. C’est son plus haut niveau depuis octobre 2023.

Hausse des prix du gaz en Europe

À la même période de l’année passée, le mégawattheure de gaz valait à peine 30 euros.

En plus de la guerre en Ukraine, d’autres facteurs ont contribué à cette hausse qualifiée de ”spectaculaire” par les spécialistes, dont un hiver plus froid que prévu et la dépendance de plus en plus accrue de l’Europe au GNL, notamment américain, plus cher que le gaz russe qui arrive par gazoducs.

En octobre dernier, l’Algérie était devenue le premier fournisseur de l’Union européenne en gaz avec des exportations s’élevant en valeur à 1,3 milliard de dollars pendant le même mois, soit 21,6 % des importations européennes. Les livraisons algériennes sont essentiellement destinées à l’Italie et l’Espagne par gazoducs et à la France (GNL).

L’Algérie, qui a produit 105 milliards de mètres cubes de gaz en 2023, ambitionne d’atteindre 200 milliards en 2028.

En décembre 2022, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait appelé à doubler la production algérienne, alors estimée à un peu plus de 100 milliards de mètres cubes, et dégager la moitié pour l’exportation.

En décembre 2023, la compagnie pétrolière publique Sonatrach a annoncé un programme d’investissement de 50 milliards de dollars jusqu’en 2028, dont 36 milliards dans l’exploration et la production, pour renforcer ses capacités de production et d’exportation de gaz et de pétrole.

Le pétrole au plus haut depuis deux mois

Les prix du pétrole, l’autre principale ressource de l’Algérie, est aussi en hausse. Le baril de Brent, référence pour le pétrole algérien, est coté ce lundi 6 janvier à 76,26 dollars, après avoir frôlé en séance les 77 dollars (76,89 dollars).

L’or noir a atteint son plus haut niveau depuis deux mois, porté par les prévisions positives pour les économies américaine et chinoise ainsi que par la baisse des stocks américains dévoilée le 1ᵉʳ janvier par l’agence américaine de l’énergie. Les stocks américains sont inférieurs de 3,6 % à leur niveau de l’année passée à la même période.

Cité par les agences spécialisées, l’analyste Stephen Schork, de Schork Group, estime que le marché est aussi « enthousiasmé par la perspective d’un nouveau gouvernement américain qui est clairement favorable au pétrole et au gaz ».

Chute de l’euro face au dollar

Parallèlement à la hausse des cours des hydrocarbures, la valeur de l’euro a chuté face au dollar. Jeudi 2 janvier, la monnaie unique européenne est descendue à son plus bas niveau face au billet vert américain, à 1,026 dollar pour un euro.

L’euro a perdu 9 % de sa valeur depuis son pic à 1,1196 dollar atteint en septembre dernier. Le seuil de parité euro/dollar n’est plus très loin.

Pour l’Algérie, il s’agit d’une autre bonne nouvelle, car le gros de ses importations est réglé en euros, alors que ses exportations, constituées essentiellement de pétrole et de gaz, sont effectuées en dollar.

L’Algérie enregistre depuis 2022 un excédent de sa balance commerciale. En 2023, elle a exporté pour 55,5 milliards de dollars dont 50,4 milliards en hydrocarbures, selon un rapport de la Banque d’Algérie publié en août dernier. Les importations se sont élevées pendant la même année à 42,84 milliards de dollars.

La conjonction de ces facteurs positifs, que sont la hausse des cours du gaz, du pétrole et du dollar, devrait avoir plusieurs impacts directs et immédiats sur les principaux indicateurs de l’économie algérienne.

Les retombées attendues sont notamment l’augmentation de l’excédent de la balance commerciale et des réserves de change, ainsi que le renflouement de la trésorerie publique par la hausse de la fiscalité pétrolière. Mais il faudrait augmenter les exportations hors hydrocarbures pour rester à l’abri des fluctuations du marché pétrolier mondial.

Durant le premier trimestre 2024, ces exportations ont franchi à peine la barre du milliard de dollars, ce qui reste loin des objectifs du gouvernement de dépasser le seuil des 10 milliards de dollars sur une année.

En 2021, la chute des prix du pétrole s’est traduite par une baisse historique des exportations algériennes d’hydrocarbures à seulement 22 milliards de dollars.

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