Économie

Economie algérienne : une croissance insuffisante pour créer suffisamment d’emplois pour les jeunes chômeurs

La croissance du PIB algérien sera stable de 2018 à 2020, de l’ordre des 2 %, selon le dernier bulletin d’information économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), de la Banque Mondiale (BM).

La croissance prévue par la BM en 2018 sera de 2,5 %, supérieure à celle de 2017 qui était de 1,6 %, mais cette croissance restera stable jusqu’à la fin de cette décennie, selon le rapport qui prédit une croissance de 2,3 % en 2019 et de 1,8 % en 2020, insuffisant pour enrayer la hausse du chômage.

« En Algérie, la croissance devrait rester stable, à plus de 2 % en moyenne, jusqu’à la fin de la décennie, mais ce taux est trop faible pour créer suffisamment d’emplois pour le grand nombre de jeunes chômeurs du pays », peut-on lire dans le rapport.

Le double déficit s’améliorera lors des deux prochaines années, à condition que les réformes économiques attendues, « telles que la suppression des subventions et l’amélioration du climat des affaires » soient mises en œuvre, selon le bulletin de la BM.

Le déficit budgétaire de l’Algérie sera, selon les projections de la BM de -6,9 % du PIB en 2018 alors qu’il était de -9 % en 2017. L’amélioration du déficit se poursuivra jusqu’en 2020, année à laquelle il descendra jusqu’à – 4,5 %, selon le rapport. Mais même avec la baisse du double déficit, le maintien de la croissance et une possible augmentation des prix du pétrole, on ne peut pas être sûr que l’Algérie sorte immédiatement de la crise qu’elle vit depuis quatre ans.

Les prix du pétrole resteront volatils

Les prix du pétrole, facteur principal qui détermine le sort de l’économie algérienne continueront à être volatils, d’après le rapport de la BM selon lequel « les prévisions des prix du pétrole comportent d’importants risques à la hausse comme à la baisse ».

Cette volatilité des prix des hydrocarbures touchera « aussi bien les économies productrices que les économies importatrices de pétrole », affirme le rapport qui prédit toutefois que des « facteurs compensatoires pourraient influencer les prix du pétrole ».

Parmi les facteurs qui pourraient mener à une augmentation des prix du pétrole, « les sanctions américaines imposées en novembre dernier contre le secteur pétrolier iranien ». Ces sanctions « pourraient réduire les exportations de pétrole iranien de plusieurs centaines de milliers de barils par jour », envisage le bulletin de la BM qui voit dans cette éventuelle baisse de production, si elle n’est pas compensée par un autre producteur, une cause possible pour une « pression à la hausse sur les prix ».

La croissance en Chine est de 6,5% en 2018 selon le bulletin de la BM qui voit dans le maintien des progrès chinois une aubaine pour les pays MENA, notamment les producteurs de pétrole, pour qui ce pays est « un partenaire commercial majeur ». Les pays exportateurs de pétrole.

Malgré ces possibilités d’augmentation de la pression sur la demande mondiale en pétrole, « les perspectives des prix du pétrole restent moroses ». Les prix du pétrole ont augmenté de 11 % de janvier à mai (de 66 dollars le baril en janvier à 73,40 dollars le baril en mai) et les projections de la BM laissent entrevoir un pétrole à 69 dollars le baril en 2019, des prix qui resteront « inférieurs de 40 % à leur moyenne de 2011-2014 », selon la BM pour qui « les perspectives d’un retour à ces niveaux élevés sont limitées ».

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