La visite du président de la République Abdelmadjid Tebboune en Chine, entamée lundi 17 juillet, a pris fin ce mardi 18 juillet. À l’issue de cette visite, l’Algérie et la Chine ont publié un communiqué commun dans lequel elles ont réaffirmé leur détermination à approfondir leur coopération et exprimé la concordance de leurs vues sur les dossiers internationaux.
Le niveau de coopération et de coordination entre l’Algérie et la Chine « à tous les niveaux » a été salué.
Le président Tebboune et son homologue chinois Xi Jinping ont discuté « des moyens de développer les relations dans tous les domaines » et « ont procédé à un échange de vues sur des questions bilatérales, régionales et internationales d’intérêt commun », qualifiant la coopération entre les deux pays de « fructueuse » que ce soit au niveau bilatéral ou dans les forums internationaux.
L’Algérie et la Chine sont convenues de continuer à intensifier « la concertation politique à tous les niveaux », et de renforcer la coopération dans les domaines politique, économique, culturel, technique, sécuritaire et militaire et d’« approfondir le partenariat stratégique global entre les deux pays ».
Cela, lit-on dans le communiqué, afin de « renforcer le soutien mutuel pour surmonter les difficultés découlant des différentes crises et défis successifs auxquels le monde est confronté ».
Alger et Pékin ont souligné l’importance d’une coopération « politique et sécuritaire plus étroite ».
L’économie est l’un des volets les plus importants de cette visite du président Tebboune à Pékin. Dans leur communiqué commun, l’Algérie et la Chine ont exprimé leur détermination à approfondir le partenariat économique et à œuvrer pour augmenter le volume des échanges commerciaux, à faciliter les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie vers la Chine et à augmenter le volume des investissements chinois en Algérie.
Les secteurs ciblés sont l’industrie automobile, les sciences spatiales, l’agriculture, la culture, le tourisme, les constructions navales, les services logistiques, le dessalement de l’eau de mer, les infrastructures de base, les industries manufacturières, les mines, le secteur financier, l’économie numérique, l’énergie, l’éducation, et la recherche scientifique.
Dans ce sens, plusieurs accords et mémorandums d’accord couvrant tous les domaines de coopération ont été conclus et signés ce mardi 18 juillet entre l’Algérie et la Chine.
L’Algérie et la Chine s’engagent à se soutenir mutuellement
Au chapitre politique, les deux parties ont mis l’accent sur l’intensification des consultations et de la coordination sur les questions internationales et multilatérales, et sur le « soutien indéfectible à leurs intérêts fondamentaux ». Chaque partie s’est engagée à soutenir l’autre dans la préservation de sa souveraineté et de l’intégrité de son territoire.
L’Algérie a ainsi réaffirmé son adhésion au principe d’une seule Chine et que Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois, exprimant son opposition à « l’indépendance de Taïwan ».
Elle a aussi exprimé son soutien à la position de la Chine sur les questions liées aux droits de l’homme, au Xinjiang, à Hong Kong, au Tibet, etc, refusant la « politisation » de la question des droits de l’homme ou leur usage comme moyen de pression dans les relations internationales.
Pour sa part, la partie chinoise a exprimé son soutien aux efforts de l’Algérie pour maintenir sa sécurité et sa stabilité nationales, saluant l’approche de développement qu’elle a adoptée pour parvenir à une renaissance économique globale, tout en apportant son soutien à la démarche de l’Algérie pour adhérer au groupe des Brics.
Sur les dossiers de l’actualité internationale, l’Algérie et la Chine estiment que la question palestinienne doit être résolue conformément au droit et à la légitimité internationaux qui consacrent le droit du peuple palestinien à « établir son État indépendant et pleinement souverain sur les frontières de 1967 avec Al Qods-Est comme capitale ». Les deux pays apportent par ailleurs leur soutien à l’adhésion de la Palestine comme membre à part entière de l’ONU.
Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties ont affirmé leur soutien aux efforts visant à parvenir à une « solution durable et juste dans le cadre de la légalité internationale notamment les résolutions pertinentes de l’ONU d’une manière qui garantisse l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Elles ont aussi souligné la nécessité de trouver des solutions politiques et pacifiques aux questions brûlantes et autres crises dans la région arabe, en Syrie, en Libye, au Yémen et au Soudan, tout en rejetant l’ingérence étrangère.
Toujours concernant le monde arabe, la partie algérienne a « apprécié les bons efforts de médiation supervisés par la Chine » entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
A propos de l’Afrique, la Chine a salué le « rôle important » de l’Algérie dans le soutien à la stabilité, au développement et à l’établissement de la paix et de la sécurité en Afrique, à travers ses efforts inlassables pour le règlement pacifique des crises, notamment en Libye et au Mali.
Évoquant la situation en Ukraine, l’Algérie et la Chine ont appelé à « régler les différends par des moyens pacifiques, par le dialogue et la négociation, à respecter le droit international et les objectifs et principes de la Charte des Nations Unies », soulignant leur refus d’« assurer la sécurité d’un pays au détriment d’autres pays », et la nécessité de « prendre en compte les problèmes de sécurité raisonnables des pays concernés et de les résoudre de manière appropriée ».
Les deux pays ont en outre appelé à « ne pas recourir à des sanctions unilatérales et autres mesures coercitives, afin d’éviter de violer le droit international et d’affecter les conditions de vie des peuples des pays concernés ».