La colère gronde dans l’éducation nationale. Plusieurs syndicats de l’éducation ont exprimé ce mardi 3 octobre leur mécontentement à cause de la situation de l’école un mois après la rentrée scolaire. Pour le Cnapeste, la situation du secteur est « catastrophique ».
« Dans leurs discours, les responsables tentent de nous présenter une image idyllique d’une école algérienne qui avance, mais sur le terrain la situation est catastrophique à cause du manque flagrant d’encadrement, de manuels scolaires et d’équipements scientifiques et pédagogiques. À cela s’ajoutent la surcharge des classes et la non-satisfaction des doléances socioprofessionnelles des travailleurs du secteur », développe ce syndicat dans un communiqué.
Le Cnapeste a appelé sa base à « tenir des conseils régionaux le 14 octobre pour fournir des propositions sur les modalités des actions de protestation à venir ».
De son côté, le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) juge la situation « insoutenable ». « Sur le plan pédagogique, on peut dire que la situation commence à se stabiliser, mais au niveau administratif on constate des insuffisances flagrantes en matière d’encadrement », dénonce-t-il. « Les parents amènent leurs enfants à l’école sans être sûrs que l’école les reçoive. Il y a un manque d’enseignants et d’adjoints d’éducation pour assurer les permanences. Pour les cantines scolaires, la situation s’est aggravée », déplore le porte-parole du CLA, Idir Achour
Pour Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, « les moyens mis en place pour la prise en charge de 9 millions d’élèves sont insuffisants et ils ne peuvent pas répondre à l’objectif assigné à savoir la migration vers une école de qualité ».
« Un mois après la rentrée scolaire, le secteur de l’éducation souffre encore du manque d’encadrement, d’enseignants et de mauvaise distribution de manuels scolaires dont certaines écoles n’ont pas reçu leur quotas à ce jour. Les cantines scolaires sont dans une situation lamentable. Dans de pareilles conditions, on ne peut pas espérer concrétiser cet objectif sur le terrain », prévient-il.
Selon M. Meriane, « 85% du budget alloué au secteur de l’éducation est destiné au paiement des salaires des travailleurs. Il ne reste rien à la pédagogie ». Il appelle le gouvernement à trouver d’autres « ressources de financement du secteur de l’éducation nationale » et « suggère l’instauration des taxes sur les grandes entreprises pour pouvoir financer le secteur. Le gouvernement ne doit pas attendre une éventuelle hausse des prix du pétrole ».