Une cour pénale du Caire a condamné mercredi à 15 ans de prison une célèbre figure de la révolution égyptienne de 2011, Ahmed Douma, rejugé après avoir été condamné à la prison à vie en 2015, selon une source judiciaire.
En prison depuis 2013, M. Douma était accusé d’avoir participé à des violences dans le sillage de la révolution, qui avait provoqué la chute du président Hosni Moubarak lors du Printemps arabe.
Il a été condamné pour « rassemblement, possession d’armes blanches et de (cocktail) Molotov et agression sur des membres des forces armées et de la police », selon la source judiciaire.
Les juges lui ont également reproché d’avoir dégradé des bâtiments publics, dont le siège du Conseil des ministres.
En 2015, lors d’un premier procès, il avait été condamné à la prison à vie soit 25 ans en Egypte.
Mais, en octobre 2017, la Cour de cassation égyptienne avait ordonné un nouveau procès en première instance.
C’est à l’issue de celui-ci que M. Douma a été condamné à « 15 ans de prison ferme et six millions de livres (290.000 euros) d’amende », a indiqué une source judiciaire mercredi. Les parties peuvent interjeter appel.
Depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi, en 2013, le régime de l’actuel chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi est accusé de mener une répression acharnée contre les Frères musulmans mais également contre les militants laïques et prodémocratie tels que M. Douma.
Si plusieurs figures de la révolution de 2011 sont derrière les barreaux, la plupart des hommes forts du régime de M. Moubarak, un temps inquiétés par la justice, ont progressivement été libérés et acquittés.
En 2011, des centaines de milliers de manifestants étaient descendus dans les rues d’Egypte pour réclamer « pain, liberté et justice sociale » face à un régime considéré comme dictatorial et corrompu.
Près de huit après la révolution, la grande majorité des experts estime que le régime de M. Sissi est le plus répressif de toute l’histoire de l’Egypte moderne.
Dans une interview récemment diffusée par la chaîne américaine CBS, M. Sissi a déclaré que l’Egypte ne comptait pas de « prisonniers politiques ou d’opinion ».
Les autorités nient systématiquement les allégations de violations des droits de l’Homme.