Vingt-neuf personnes accusées d’espionnage en faveur de la Turquie et d’appartenance à une organisation « terroriste » ont été placées en détention provisoire pour une durée de 15 jours, a annoncé mercredi le procureur général d’Egypte.
Plusieurs autres suspects sont en fuite en Egypte et à l’étranger, a précisé le parquet dans un communiqué.
Les relations entre Le Caire et Ankara se sont considérablement détériorées depuis l’été 2013 et la destitution par l’armée égyptienne du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.
Le pouvoir turc reste un soutien important de la confrérie, considérée comme une organisation terroriste en Egypte, et abrite plusieurs de ses membres en exil.
Selon le communiqué du procureur Nabil Sadek, les débuts de l’enquête ont permis de révéler une « entente entre les services de sécurité et du renseignements turcs avec des membres des Frères musulmans ».
Le but était, selon le parquet, de faire accéder au pouvoir en Egypte l’organisation islamiste à la faveur du contexte instable de la révolution de janvier 2011 qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak.
Le communiqué évoque un stratagème reposant sur l’utilisation de serveurs turcs pour surveiller la situation politique en Egypte, ainsi que la mise en place de plateformes médiatiques diffusant depuis l’étranger « des informations et rumeurs mensongères » sur l’Egypte.
Les forces de sécurité égyptiennes ont mené des perquisitions aux domiciles et sur les lieux de travail des suspects. Des entreprises ont été utilisées pour financer toutes ces activités, indique encore le procureur.
Démocratiquement élu en juin 2012, le président islamiste Morsi n’est resté qu’un an au pouvoir. Sa destitution a entraîné une vague de répression sanglante contre les Frères musulmans et une multiplication des attaques meurtrières de différents groupes extrémistes contre l’armée et la police égyptiennes.