Les Égyptiens renouent avec la contestation. Ces deux dernières nuits, des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de plusieurs villes d’Égypte afin de protester contre le régime autoritaire du président Abdelfattah Al-Sissi, rapportent plusieurs médias.
Au total, les manifestations se sont produites dans seize zones différentes réparties à travers le pays. Des manifestants ont été notamment recensés au Caire, à Alexandrie, à Suez ou encore à Gizeh. Les manifestations ont attiré quelques centaines de personnes appelant à la chute du régime du président Sissi et à une nouvelle révolution dans le pays, après celle de 2011 qui avait provoqué la chute de Hosni Moubarak.
Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont fait état d’une participation relativement modeste aux manifestations.
Second day of anti-government protest in Egypt. Via @yasiremres pic.twitter.com/V0F64i3CZh
— Ali Özkök (@Ozkok_A) September 21, 2020
This was the scene just moments before #Egypt police arrived to disperse anti-government demonstrations in Albasateenpic.twitter.com/TKRGbANKJm
— Jamal Elshayyal جمال الدين الشيال (@JamalsNews) September 20, 2020
Anti @AlsisiOfficial take control of a police vehicle in Giza – if these many small protests all gather and the anti-police and anti-authoritarian sentiment is consistent they will run over the police force ala 2011#Egypt
— Jamal Elshayyal جمال الدين الشيال (@JamalsNews) September 21, 2020
Les manifestations se sont déroulées à l’appel du dénommé Mohammad Ali, un entrepreneur égyptien en exil en Espagne. Ex-proche de Sissi qu’il accuse désormais de corruption, cet homme était à l’origine des manifestations qui se sont déroulées en septembre 2019 en Égypte, lorsque des milliers de manifestants étaient sortis dans les rues pour réclamer du président égyptien.
Initialement prises de court, les autorités ont par la suite lancé une vaste campagne de répression. Plus de 3000 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette campagne répressive, notamment des personnalités connues pour leurs positions critiques vis-à-vis du pouvoir égyptien. Les appels à manifester avaient été également accusés par les médias étatiques affidés au pouvoir égyptien de complot externe visant à faire chuter le gouvernement.
Cette fois-ci, les autorités égyptiennes ont anticipé les manifestations, déployant une très forte présence policière et faisant usage immédiatement de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser les premiers manifestants.
Les préparatifs à la répression avaient même commencé plusieurs jours avant les manifestations annoncées. De nombreux policiers en civil se sont notamment déployés dans la capitale, fouillant les passants et vérifiant les pièces d’identité.
Le maréchal Sissi a accédé au pouvoir en Égypte après avoir fait un coup au président islamiste élu Mohamed Morsi en 2013. En 2014, il se fait élire à la tête de l’Égypte avec 96,1% des suffrages, avant d’être réélu en 2018. Depuis son arrivée au pouvoir, il a permis à l’armée de reprendre le pouvoir qu’elle avait relativement perdu après la révolution de 2011, et durcit la répression contre ses opposants.
For the second day in a row anti-@AlsisiOfficial protests take place in #Egypt.
This video from Giza where protesters shout « the police are thugs »#ارحل_يا_سيسي
— Jamal Elshayyal جمال الدين الشيال (@JamalsNews) September 21, 2020
Clashes between protesters and #Egypt security forces in Elsaff, Giza#ارحل_يا_سيسي
pic.twitter.com/ztz2NJZeVW— Jamal Elshayyal جمال الدين الشيال (@JamalsNews) September 21, 2020
Footage is flowing in from across #Egypt of protests taking place. All against the rule of president @AlsisiOfficial
I’ve noted down at least 16 different protest sites in different governorates
— Jamal Elshayyal جمال الدين الشيال (@JamalsNews) September 20, 2020