Les électeurs égyptiens ont approuvé à 88,8 % des voix les amendements constitutionnels qui pourraient permettre au président Abdel Fattah al Sissi de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2030, a annoncé mardi soir la commission électorale.
La participation électorale à ce référendum organisé sur trois jours, de samedi à lundi, ressort à 44,33 % des quelque 61 millions d’électeurs inscrits.
La réforme constitutionnelle, approuvée la semaine dernière par 531 voix contre 22 au Parlement, fait passer la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans et de ne pas tenir compte de ceux que Sissi a déjà accomplis, ce qui lui permettrait de rester au pouvoir jusqu’en 2030.
L’ancien chef d’état-major des forces armées a accédé à la tête du pays en 2014, à la suite du renversement par les militaires du président islamiste Mohamed Morsi à l’été 2013.
Un amendement confère par ailleurs au président de nouvelles prérogatives en matière de nomination des juges et des procureurs d’autres prévoient que l’armée a le devoir de protéger “la Constitution, la démocratie, la cohésion fondamentale du pays et sa nature civile” et élargissent les compétences des tribunaux militaires.
Les soutiens de Sissi considèrent que les changements proposés sont indispensables pour que le président puisse parvenir à boucler des projets de développement majeurs ainsi que les réformes économiques. Ses détracteurs y voient une bascule vers un régime autoritaire.