L’Égypte a été frappée ces derniers jours par une série de tragédies humaines non connectées les unes avec les autres ayant provoqué la mort de plusieurs dizaines de personnes.
Collision de deux trains
Ce vendredi, au moins 19 personnes ont été tuées et 185 ont été blessées lors de la collision de deux trains de voyageurs dans le sud de l’Égypte, à Sohag. Les trains reliant Louxor-Alexandrie et Assouan-Le Caire se seraient percutés après que des individus non identifiés aient « actionné dans plusieurs wagons le frein de secours » dans l’un des deux trains, indique un communiqué de l’autorité égyptienne des chemins de fer cité par le média suisse RTS.
Un précédent bilan faisait initialement état de 32 morts et 165 blessés avant d’être revu à la baisse. Le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a annoncé que le gouvernement prévoit des indemnisations de 100 000 livres (5 400 euros) pour chaque famille de personne décédée et de 20 000 à 40 000 livres (1100 à 2200 euros) pour les familles de blessés.
Ce samedi, 18 personnes sont mortes dans l’effondrement d’un immeuble dans un quartier populaire du Caire, la capitale du pays. Un premier bilan faisait état de 5 morts et 24 blessés avant d’être revu à la hausse. L’immeuble d’une quarantaine d’années s’est effondré très tôt le matin dans le quartier de Guésr el-Séweis au nord-est du Caire.
Une enquête préliminaire laisse penser que des travaux effectués dans le sous-sol de l’immeuble, utilisé comme fabrique et dépôt, auraient affecté des colonnes de béton et fait apparaitre des fissures. Cette situation a poussé de nombreux habitants à fuir l’immeuble, permettant probablement de réduire les pertes humaines lors de l’effondrement.
Plus tôt ce mois-ci, un incendie dans une usine de vêtements dans une banlieue du Caire a provoqué la mort d’au moins 20 personnes le 11 mars dernier. L’incendie qui s’est produit à Obour, à l’est de la capitale, a également causé 24 blessés. Des nuages de fumée âcre ont envahi les rues avoisinantes, forçant les habitants à s’envelopper le visage dans un tissu pour s’en protéger. Une enquête a été lancée par la justice pour déterminer l’origine de l’incendie.
D’autres incidents se sont également déroulés en Égypte sans pour autant causer de morts. C’est le cas notamment d’un incendie qui s’est déclaré ce samedi dans des boutiques délabrées près de la gare de Zagazig, au nord du Caire. Les lieux ont été ravagés par les flammes mais n’ont provoqué aucune victime ni blessé. L’incendie a pu être maitrisé par un seul camion pompier et n’a pas affecté le mouvement des trains, ont indiqué les autorités citées par Ahram Arabic.
Blocage du canal de Suez
Enfin, l’incident attirant le plus d’attention actuellement en Égypte concerne le blocage dont fait l’objet le canal du Suez depuis mardi à cause d’un porte-conteneurs. Ce navire géant de la compagnie EverGreen se rendait à Rotterdam (Pays-Bas) en provenance de Yantian (Chine) mais s’est échoué mardi en travers du canal.
Arrivant de la mer Rouge au sud, le porte-conteneurs venait de s’engager dans la voie d’eau et aurait souffert d’un « manque de visibilité » qui aurait été provoqué par un vent de sable, phénomène courant en Égypte à cette période.
Une marée haute attendue ce dimanche soir pourrait faciliter la tâche des sauveteurs chargés de débloquer le navire de 400 mètres de long, qui aurait « bougé de 30 degrés sur la droite et la gauche » pour la première fois selon l’Autorité égyptienne du canal de Suez.
« Des sources proches de l’opération de sauvetage m’ont dit ce matin que l’optimisme dans l’équipe d’experts était en hausse et ils espéraient que le navire puisse être débloqué dans les vingt-quatre à quarante-huit heures », a affirmé dans ce contexte Richard Meade, rédacteur en chef de la revue spécialisée Lloyd’s List, cité par Le Monde.
Selon Lloyd’s List, le porte-conteneurs bloque chaque jour l’équivalent d’environ 8,1 milliards d’euros de marchandises. Les autorités ont quant à elles indiqué que l’Égypte perdait entre 12 millions et 14 millions de dollars par jour de fermeture du canal de Suez.