Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a adressé lundi une mise en garde au Soudan, alors que les deux pays voisins traversent une période de tensions au sujet de territoires disputés et de l’épineux dossier du barrage du Nil.
« L’Egypte ne fera pas la guerre à ses frères », « ne conspire pas et ne s’ingère pas dans les affaires des autres », a assuré M. Sissi dans une déclaration retransmise à la télévision.
« Mais en même temps, il nous est demandé de préserver la vie de 100 millions d’Egyptiens », a-t-il prévenu après avoir évoqué la puissance militaire du pays, affirmant « prononcer ces mots comme un message à nos frères au Soudan ».
La construction du barrage de la Renaissance par l’Ethiopie sur le Nil, qui inquiète les Egyptiens, a notamment causé des tensions entre Le Caire et ses deux voisins du sud.
L’Egypte craint que la construction de ce gigantesque barrage entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.
Les relations entre Le Caire et Khartoum se sont particulièrement détériorées depuis que le président soudanais Omar el-Béchir a accusé l’Egypte de soutenir ses opposants dans les zones de conflit, comme au Darfour.
Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait annoncé début janvier le rappel de l’ambassadeur soudanais au Caire par Khartoum.
La souveraineté disputée sur triangle de Halayib, situé près de la mer Rouge dans une région frontalière riche en minerais, est également source de désaccords.
En mai, le Soudan avait interdit les importations de produits agricoles et d’animaux égyptiens, portant ainsi un coup au commerce bilatéral.
La récente visite à Khartoum du président turc Recep Tayyip Erdogan, honni par le pouvoir égyptien, a par ailleurs exacerbé les tensions.