Un ancien chef d’état major égyptien a annoncé samedi qu’il allait se présenter face à l’ancien maréchal et actuel président Abdel Fatah al-Sissi pour l’élection présidentielle prévue en mars et jugée « perdue d’avance » par l’opposition.
Le général à la retraite Sami Anan a annoncé sa candidature quelques heures après la confirmation par le président Sissi de sa volonté de briguer un second mandat.
M. Sissi fait figure de grand favori dans cette élection présidentielle qui doit se tenir à partir du 26 mars, la troisième depuis le renversement par une révolution populaire en 2011 du raïs Hosni Moubarak, après trois décennies de pouvoir sans partage.
Dans une vidéo partagée sur Facebook, M. Anan a dit vouloir corriger « les mauvaises politiques » menées depuis la destitution par M. Sissi, alors chef de l’armée, de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi à l’été 2013.
Selon lui, l’Egypte fait face à de multiples défis après des années de troubles, parmi eux la détérioration des conditions de vie et l’insurrection jihadiste dans la péninsule du Sinaï, dans l’est du pays.
Le général à la retraite a dit s’être déjà entouré d’une équipe pour soutenir sa candidature, composée notamment d’Hicham Geneina, ex-président de l’Autorité de contrôle des comptes publics, démis de ses fonctions par M. Sissi en 2016 après la publication d’un rapport sur le coût de la corruption publique.
Chef d’état major de l’armée égyptienne de 2005 jusqu’à sa mise à l’écart par M. Morsi en 2012, M. Anan pourrait attirer les voix des nostalgiques de la relative stabilité de l’ère Moubarak, selon des observateurs.
Les aspirants à la présidentielle ont jusqu’au 29 janvier pour enregistrer leurs candidatures auprès de l’Autorité nationale des élections.
Le patron du club Zamalek de football, Mortada Mansour, a récemment annoncé son intention d’être candidat.
L’ex-Premier ministre Ahmed Chafiq, qui avait annoncé son intention de se présenter depuis les Emirats arabes unis, s’est rétracté début janvier à son retour au Caire.
L’opposant et avocat des droits de l’Homme Khaled Ali a lui lancé sa campagne mais un procès contre lui laisse planer l’incertitude sur sa candidature.
Le neveu de l’ex-président Anouar El-Sadate, Mohamed El-Sadate, devenu une voix dissidente, a annoncé qu’il ne sera pas candidat, jugeant le climat non propice pour un scrutin libre.