Masom Marzouk, un ancien diplomate égyptien de carrière a été arrêté, jeudi 23 août, à son domicile et placé en détention. Six autres personnes ont également été arrêtées et placées en détention provisoire vendredi.
Officiellement, ils sont poursuivis pour les chefs d’accusation suivants : « Appartenance à un groupe illégal » et « appel au chaos ». Mais la vraie raison serait plus à chercher dans leur opposition à la politique du président Sissi. En effet, ils viennent de lancer un appel au peuple égyptien pour la tenue d’un référendum portant sur le maintien ou non du gouvernement en place, autrement dit un référendum sur l’action et le bilan du président.
Ancien élément des forces spéciales de l’armée égyptienne, Masom Marzouk a occupé de nombreuses positions de diplomate, notamment ambassadeur dans plusieurs pays et fût même un adjoint au ministre des Affaires étrangères. Il a également été un farouche opposant au projet avorté de transfert de deux îles égyptiennes (Tiran et Sanafir) à l’Arabie saoudite.
Ces arrestations illustrent le durcissement du régime Al-Sissi à l’égard de l’opposition. Les Frères musulmans sont particulièrement pris pour cible. En juillet dernier, 75 islamistes, dont notamment des hauts dirigeants de la confrérie des Frères musulmans, tels que Mohammed al Beltaji, Issam al Aryane et Safwat Hijazi, ont été condamnés par un tribunal cairote à la peine de mort.
Ces derniers ont été reconnus coupables des chefs d’inculpations suivants : mise en danger de la vie d’autrui, atteinte à l’ordre public, vandalisme ainsi que meurtre avec préméditation remontant à 2013.
La peine ne sera pas appliquée jusqu’au mois de septembre au moins. Et ce dans l’attente d’un avis consultatif qui doit être rendu par le grand mufti comme l’exige la législation. Après la publication de l’avis du mufti, les condamnés pourront faire appel.
Récemment, les autorités ont introduit une nouvelle loi visant à museler davantage l’opposition. Elle permet aux autorités de ce pays de bloquer par le truchement d’un juge – la justice est entièrement soumise au pouvoir -, tout site internet, constituant « une menace pour la sécurité nationale » ou pour « l’économie nationale ».
Ce dispositif légal prévoit, en l’occurrence, une peine d’un an de prison et une amende allant de 50 000 à 100 000 livres égyptienne pour toute personne qui accède, sans raison valable, à un site dont l’accès est interdit.
Une autre loi, toujours à l’étude, vise à contrôler davantage les médias en renforçant la supervision systématique des sites ainsi que des blogs et des réseaux sociaux par les autorités publiques. Il faut également préciser qu’une peine de prison est nécessairement prononcée si les crimes mentionnés par la loi visent « l’atteinte à l’unité nationale et la paix sociale ».