Politique

El Djeich charge lourdement la France et Macron

C’est par un commentaire au vitriol que la revue de l’Armée populaire nationale (ANP) a répondu aux propos controversés tenus le 30 septembre par le président français sur l’Algérie.

En recevant des descendants d’acteurs de la guerre de Libération jeudi 30 septembre, Emmanuel Macron avait critiqué le « système politico-militaire » algérien et surtout remis en cause l’existence de l’Algérie comme nation avant sa colonisation.

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C’est sur cette atteinte à l’histoire que El Djeich, la revue de l’état-major de l’ANP, a choisi de lui répondre, dans un texte où il est question de « maison en papier » et d’ « ignorance ».

L’ « ignorance » est celle du président Macron et le « papier » renvoie à la fausseté de la devise de la révolution française, de l’armée de ce pays et de ses officiers.

L’auteur du commentaire commence par rappeler les péripéties de la révolution française, la décapitation du roi Louis XVI,  la domination de la bourgeoisie et la prise du pouvoir par Napoléon Bonaparte, la défaite et l’humiliation de ce dernier.

Il remonte dans le temps pour rappeler la Grande famine du XIVe siècle durant laquelle « la France a connu des niveaux élevés de criminalité, de maladies, des milliers de morts, de meurtres d’enfants et de nourrissons, des populations contraintes de manger des rats et même de la chair humaine ». « Une nation qui atteint ce niveau de sauvagerie et de barbarie ne peut être qu’une nation de papier », estime El Djeïch.

Vietnam et Algérie

Le commentaire passe alors à d’autres épisodes pas plus glorieux de l’histoire de France, comme la défaite devant l’Allemagne hitlérienne dont l’armée « entra dans la capitale Paris sans tirer un seul coup de feu ».

« L’armée française n’était-elle pas une armée de papier ? », s’interroge encore l’auteur, d’autant plus que, rappelle-t-il, cette même armée essuiera quelques années plus tard deux autres défaites cuisantes au Vietnam puis en Algérie.

Si le président Emmanuel Macron élude « toutes ces vérités et événements pour s’en aller jusqu’à mettre en doute l’existence d’une Nation algérienne avant l’occupation de l’Algérie par son pays », c’est, estime la revue de l’ANP, dans le but de « séduire l’électorat ».

Il le fait aussi parce qu’il « n’a pas mesuré la portée de ses déclarations et qu’il ‘ignore au-delà de l’ignorance de nos ignorants’ ! »

« Certains exonèrent l’ignorance du président français et font porter la responsabilité au système éducatif et aux programmes d’enseignement français qui mentent à leurs étudiants et leur cachent la vérité, les faits et les sources », poursuit l’auteur du commentaire.

Celui-ci estime que le président Macron se retrouve dans « la confusion la plus totale », qu’il n’y a pas de différence entre lui, Marine Le Pen et Eric Zemmour, entre la gauche et la droite et que « tous voient en l’Algérie, son armée, son peuple et son gouvernement, un ennemi juré ».

Dans un éditorial contenu dans le même numéro, El Djeïch écrit que les « ennemis historiques et traditionnels », « ne pourront jamais ébranler la détermination des dignes fils de la Nation algérienne ni jeter la suspicion sur leur appartenance, leur civilisation et leur combat ».

Le texte rapporte aussi la réponse du chef d’état-major de l’ANP Saïd Chanegriha à « des voix de certains néo-colonialistes » « prétendant que la Nation algérienne n’existait pas avant l’occupation » : « Leur quête sera déçue et notre Histoire et Novembre demeureront à jamais une épine dans leur gorge, tant que le peuple algérien sera fier de sa glorieuse Histoire et de ses valeurs civilisationnelles ancestrales. »

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