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El Mordjene : l’énorme potentiel des produits algériens à l’export

El Mordjene : l’énorme potentiel des produits algériens à l’export

Source : Facebook
El mordjene

Au moment où on parle abondamment en Algérie d’encourager les exportations hors hydrocarbures, la pâte à Tartiner El Mordjene est sortie de nulle part pour démontrer à tous que cela est possible.

Le credo de l’Algérie depuis quelques années est de diversifier les exportations pour réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures.

Des résultats sont vite obtenus, avec des exportations hors hydrocarbures qui ont dépassé pour la première fois les 5 milliards de dollars en 2022.

En dehors du gaz et du pétrole, l’Algérie place sur les marchés extérieurs des produits tels que les engrais, le sucre, des dattes, de l’électricité…

La véritable diversification se fera toutefois lorsque les usines du pays arriveront à placer sur les marchés étrangers des produits finis, de bonne qualité et conçus et fabriqués à 100% en Algérie. El Mordjene, de la marque Cebon, rentre dans cette case.

El Mordjene, un succès incroyable en France

La désormais célèbre pâte à tartiner algérienne démontre que ce ne sont pas les ressources qui portent les économies.

El Mordjene est fabriquée à partir d’une matière première importée, les noisettes, et transformées de fort belle manière en Algérie, par des Algériens. Le groupe Cevital avait déjà montré la voie en créant de la valeur ajoutée par le raffinage des sucres et huiles.

Le produit de la marque Cebon, basée à Oran, à l’ouest du pays, est, d’après les avis unanimes exprimés sur les réseaux sociaux, d’une excellente qualité.

On le dit mieux que le Nutella italien et les files d’attente dans les magasins en France pour se l’arracher ne le démentent pas. El Mordjene fait le buzz à tel point que les médias du monde entier en parle.

El Mordjene connaît un succès incroyable dans tout l’Hexagone, d’abord chez les membres de la diaspora algérienne, puis chez tous les consommateurs.

Des influenceurs qui ne tarissent pas d’éloges sur le produit, des clients qui cherchent sur Internet un endroit pour se le procurer, des files d’attente, des milliers de pots qui se vendent quelques minutes après leur mise en rayon, le succès est en effet phénoménal et sans doute jamais vu pour un produit algérien en France.

Ce que révèle le succès de la pâte El Mordjene sur l’économie algérienne 

El Mordjene a inversé en quelques semaines la direction du commerce du « cabas ». C’est désormais depuis l’Algérie et vers la France que des voyageurs font passer des pots dans leurs bagages dans la limite des quantités autorisées.

Le cas de cette pâte à tartiner à succès tord le cou à bien des préjugés. Investir et fabriquer en Algérie peut déboucher sur le succès.

Malgré les embûches, qui sont bien réelles, il y a des atouts. Le pays dispose de nombreux avantages comparatifs, une main d’œuvre pas trop chère, des ingénieurs bien formés, de l’énergie subventionnée, des infrastructures modernes, en plus des invitations directes consenties par l’Etat et ses efforts pour lutter contre la bureaucratie et réformer ce qui peut l’être.

À ces atouts s’ajoute la présence à l’étranger, notamment en France, d’une forte communauté algérienne qui est avide de consommer des produits venus d’Algérie.

Plus d’efforts dans l’encouragement de l’entreprenariat privé, par la poursuite de la levée des entraves à l’investissement et surtout à l’exportation, une meilleure fiscalité et un meilleur système bancaire déboucheront inéluctablement sur d’autres success stories qui contribueront à concrétiser le vieux rêve de l’affranchissement de la dépendance aux hydrocarbures.

L’avenir de l’économie algérienne est, comme il est arrivé au président de la République de le souligner, dans la PME.

Le succès auquel on assiste appelle cette interrogation : combien, en fait, y a-t-il d’El Mordjene en Algérie, c’est-à-dire de produits d’excellente qualité qui peuvent se faire une place sur les étals européens mais qui ne l’ont pas faute d’avoir été découverts ? Sans doute, ils sont nombreux et dans tous les créneaux.

Les problèmes de l’entreprise algérienne ne sont pas seulement ceux dont tout le monde parle. Elle a aussi des carences dans le marketing et la gestion de l’image, un segment, dans l’environnement mondial très concurrentiel, aussi important que l’innovation et les procédés de fabrication.

El Mordjene montre clairement que l’Algérie peut atteindre son objectif d’exporter pour 29 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures, à condition de libérer les initiatives et de miser définitivement sur l’entreprise privée. 

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