Économie

El Mordjene : les « secrets » du succès de la Nutella algérienne

La pâte à tartiner El Mordjene, fabriquée par Cebon, une entreprise algérienne spécialisée dans la production d’ingrédients culinaires depuis 1997 suscite un incroyable engouement sur les réseaux sociaux aussi bien en France qu’en Algérie.

Peu à peu, cette pâte qui n’était connue et appréciée que des Algériens a rapidement gagné en popularité en France.

Influenceurs algériens, étrangers et algériens de l’étranger la recommandent désormais comme « la meilleure pâte à tartiner », affirmant qu’elle surpasse des marques bien établies telles que Nutella et Nocciolata.

On donne un coup de chapeau à toutes les pâtes à tartiner de la marque, mais une en particulier se distingue des autres. Il s’agit de la Crème de noisettes grillées que beaucoup de gourmands surnomment El Mordjene Kinder Bueno en raison de son goût unique.

Comment expliquer le succès phénoménal de ce produit algérien ? Est-il possible de le trouver au-delà des frontières algériennes ? Nous avons posé ces questions à un représentant de la marque.

Des « ingrédients nobles » pour une pâte à tartiner de haute qualité

Lors d’un entretien à TSA, Amine Ouzlifi, porte-parole de la SARL CEBON, lève le voile sur la composition exceptionnelle des pâtes à tartiner commercialisées sous le nom de marque El Mordjene.

Ces produits se déclinent en quatre variétés : deux au cacao dont une version classique et l’autre enrichie en éclats de noisettes grillées ; ainsi que deux options blanches (crème de Bueno), l’une simple et l’autre enrichie en noisettes grillées.

L’un des ingrédients clés qui donnent ses saveurs à El Mordjene est donc la noisette, un fruit sec au goût délicat que l’entreprise va chercher loin et sélectionne soigneusement pour ses produits.

Amine Ouzlifi révèle à ce propos : « La pâte à tartiner est faite à base de noisettes importées de Turquie en sous-vide. On achète le meilleur calibre et la meilleure qualité ».

Et de poursuivre : « On fait le broyage nous-mêmes pour avoir notre propre pâte de noisettes, à la différence d’autres entreprises en Algérie qui achètent de la pâte de noisettes prête ».

Pour le cacao, autre ingrédient essentiel dans la composition des pâtes à tartiner, le fabriquant d’El Mordjene va le chercher dans les pays producteurs de ce produit.

« Nous utilisons du très bon cacao de Côte d’Ivoire qui va être traité en Hollande. On mélange donc l’expertise hollandaise au terroir ivoirien », explique le porte-parole de la marque.

Une gourmandise à la louche qui conquiert les papilles

D’après lui, le succès des pâtes à tartiner El Mordjene réside dans les « ingrédients nobles qu’on va chercher dans les meilleurs endroits au monde ». Il affirme : « Si la pâte à tartiner est appréciée à l’unanimité, c’est parce qu’elle est faite avec les meilleurs produits nobles ».

Le succès des crèmes à tartiner de la marque tiendrait également à leur générosité, à la différence d’autres marques de produits alimentaires.

« Les Français et les Algériens de France, par exemple, ont l’habitude de ce genre de crème et restent sur leur faim », décrypte Amine Ouzlifi concernant la crème Bueno, « on leur offre la possibilité d’en voir à la louche ».

Dans cette crème Bueno, alias la Crème de noisettes grillées El Mordjene, « il n’y a pas du tout de cacao. Le cacao est remplacé par du lait », nous assure le représentant de la marque.

El Mordjene : « L’objectif de l’entreprise est l’export »

Bien que discrète, l’entreprise, qui œuvre à maintenir la qualité premium de ses pâtes à tartiner, vise le marché international, comme le confie son porte-parole : « L’objectif de l’entreprise est l’export. Le produit se veut universel. On fait ce qu’il faut pour y arriver».

Les produits de Cebon sont d’ores et déjà exportés vers la France, le Canada et les États-Unis. « On est en train de faire de l’exportation en direct et à travers des sociétés qui se chargent de l’exportation », précise-t-il.

Il ne manque également pas de citer les défis que doit relever l’entreprise au quotidien pour augmenter ses exportations : « C’est une question de moyens industriels et de facilitations au niveau de l’exportation. La noisette est importée et coûte cher, avec 30 % de droits de douane. L’usine pour le traitement des noisettes est à Oran. Elle s’étale sur 4 hectares».

Le succès que connaissent les pâtes à tartiner El Mordjene a poussé l’entreprise à « augmenter les capacités de production », un succès ahurissant pour un produit tout récent qui « a vu le jour en 2021 » et qui a été élu Produit de l’année par les consommateurs algériens à trois reprises en 2022, 2023 et 2024.

Les plus lus